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Teaser Ruffians (Voyou) d’Alexandre Jallali

Publié le 11/06/2019 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique

Tourné à Charleroi, ce court-métrage d’Alexandre Jallali entraîne le spectateur dans les profondeurs de la ville. Que ce soit le trafic de drogue, la prostitution, la violence sociétale ou encore la précarité sociale qui règnent dans la région de la Sambre, rien n’est laissé de côté par ce réalisateur qui propose son premier projet d’envergure. La réception du jury et du public fut très positive lors de sa projection au Festival du Film Policier de Liège.

L’histoire débute lorsqu’un voyou prénommé Marc sort de prison après trois ans derrière les barreaux. À peine dehors, son destin le rattrape lorsqu’il se rend chez son ancien colocataire et ami. Ce dernier est en compagnie d’un membre de la mafia hongroise, et la situation de ses amis d’antan ne semble pas être au beau fixe. Dans une ambiance qui rappelle celle du film La Haine de Matthieu Kassovitz, on suit les pérégrinations de cet homme blasé qui veut recommencer sa vie. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. Sa sœur est menacée par le fameux Zoltan, le parrain du coin, et tout part en vrille. Si la trame peut sembler classique et que le dénouement de l’histoire peut s’avérer prévisible, c’est la tension palpable du début à la fin ainsi que la qualité des images qui rendent ce film captivant. L’ambiance sombre et pesante ne disparaît pas en cours de route et le scénario est implacable. Les seules bouffées d’air et de poésie sont dispensées lors de quelques flashbacks qui en expliquent plus sur le passé de ce voyou.

Geoffrey Carpiaux a suivi un régime dense en salle de sport et de musculation intensive pour interpréter ce rôle d’ancien détenu. La performance de ce jeune comédien n’est clairement pas anodine dans la réussite de ce court-métrage. Sa discussion avec Lola Desterck, qui joue sa sœur, se déroule dans une cage d’escalier d’un vieux HLM. Cette scène constitue probablement l’un des moments forts du film. Si Voyou a déjà été diffusé dans de nombreux festivals à l’étranger et qu’il a reçu un très bon accueil outre-Atlantique, il n’a malheureusement pas encore été mis à l’affiche de beaucoup de festivals en Belgique. C’est pourtant une fresque intéressante qui dépeint une triste réalité, trop peu souvent abordée dans le cinéma belge.

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