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A demi-mot de Marc Levie

Publié le 01/11/2001 / Catégorie: Critique

Présenté lors du 23° festival MEDIA 10/10, A demi-mot de Marc Levie ouvre aux spectateurs l'écriture animée et sonore d'une lettre d'une femme à un homme. Les lettres et puis les mots s'inscrivent, s'animent sur l'écran au rythme de la pensée de la jeune femme, qu'on ne verra jamais à l'écran. Le rôle « vocal » en est tenu avec sensibilité, humour et tendresse par Laurence Bibot. Humoriste, actrice, elle démontre ici encore qu'elle déguste à tout, mais sans dégoûter, en dévoilant à chacune de ses interprétation de nouvelles facettes de son talent.

A demi-mot de Marc Levie

 

Le réalisateur se sert ici de la forme du court métrage d'animation pour nous placer en position de destinataire, voire en voyeur ingénu de l'élaboration du texte qui sera envoyé à cet inconnu : mouvements alphabétiques calqués sur la naissance de la lettre dans la tête de la narratrice, illustrés sur écran par des changements de fonds, des effets spéciaux, etc.
Immanquablement, le procédé s'inscrit dans la lignée créative d'une série multi-diffusée de courts programmés pour les enfants intitulée La Linea, dans laquelle, né d'un simple trait, un personnage râleur mais plein d'humour vivait « en ligne » des aventures plus rocambolesques les unes que les autres en marmonnant d'inintelligibles borborygmes. Mais il y a près de trente ans de cela !
Marc Levie dépasse en tout ce propos. Tandis que la série La Linea restait graphiquement minimaliste, A demi-mot utilise, sans en faire étalage, le top de la technique d'animation actuelle Au-delà de la sympathique astuce de La Linéa, la richesse et le soin de la mise en images aussi bien que la juste mise en parallèle du texte joué par Laurence Bibot sont fluides, et l'effet sur ceux qui ont eu la chance de le voir est unanime : c'est bon et ça sent le frais... Des qualités rares et en perdition dans notre cinéma court, aussi brillant et glorifié soit-il.

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