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AÏE, de Virginie Gourmel

Publié le 10/11/2006 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Critique

Sur un scénario de Micha Wald, la jeune Virginie Gourmel nous propose un court métrage qui étonne et qui séduit. L'histoire d'un jeune vampire qui se réveille une nuit de pleine lune et part à la recherche d'une victime dans une fête foraine. Très Latin Lover (du moins dans sa tête), notre mort-vivant s'intéresse exclusivement aux demoiselles, jeunes et belles, qu'il tente de séduire dans l'intention bien arrêtée de déchirer leurs jolis cous. Mais, aussi maladroit que pressé, notre Lugosi des auto-tamponneuses foire ses plans les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il tombe, au stand de tir, sur une mignonne en robe bleue. Celle-ci résiste, s'échappe. Il la suit. S'engage alors un étrange chassé croisé dansé, sorte de rituel de séduction dont on finit par ne plus savoir qui est la proie et qui est le chasseur.

Extrait de AÏE, de Virginie Gourmel

Une histoire légère, pleine d'un humour décalé, que la réalisatrice choisit de nous raconter en faisant appel à des techniques peu banales. Une manière particulière de Stop Motion d'abord, qui donne une image saccadée, accélérée, avec un côté figé qui fait penser aux anciens films muets.

On pense aux grands fantastiques du 1er tiers du XXèsiècle, de Feuillade à l'expressionnisme allemand. La danse ensuite, puisque toute la course poursuite est chorégraphiée et dansée de façon très ludique. Une forme bien adaptée au discours décalé, léger, presque vaudevillesque sur la séduction et la quête amoureuse, car c'est évidemment de cela qu'il s'agit. Avec une fin en forme de joli pied de nez. Une belle réussite donc, d'autant plus appréciée pour l'originalité de son traitement et la manière dont on habille de légèreté un propos non dénué de pertinence. Plaisant, vraiment...

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