Génération La Cambre
Cela se voit sur les écrans, se murmure dans les couloirs, se prime dans les festivals. L'un des phénomènes les plus heureux du moment est la venue d'une talentueuse génération de cinéastes d'animation issue de la pépinière de la Cambre. Ce n'est ni une école ni un courant: ce qui séduit au contraire dans les films de Florence Henrard (Noces de lait), Eric Blessin (Bon débarras), Daniel Wiroth (Crucy fiction), Luc Otter (Petite sotte) et Guionne Leroy (La Traviata), c'est l'éventail et la singularité de personnalités déjà bien affirmées, n'ayant de comptes à rendre qu'à elles-mêmes. Contrairement à beaucoup de leurs jeunes collègues filmant en prises de vue réelles, ils ne se parent pas des vertus de leur originalité et n'exhibent pas les appâts de leur nouveauté. Cette modestie sans affectation, qui n'exclut d'ailleurs pas l'ambition artistique, est bien rafraîchissante.