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Bilan 2007 de la production, de la promotion et de la diffusion cinématographiques et audiovisuelles

Publié le 01/02/2008 par Dimitra Bouras / Catégorie: Dossier

Bilan médical du cinéma en Communauté française de Belgique, ou histoire sans fin d'un acteur talentueux trop méconnu

Mardi 29 janvier 2008, au Théâtre des Martyrs, Fadila Laanan, Ministre de la Culture et de l’Audiovisuel, Dan Cukier, Président de la Commission de sélection des films et Myriam Lenoble, Directrice Générale adjointe du Service général de l’Audiovisuel et des Multimédias du Ministère de la Communauté française ont présenté le « Bilan 2007 de la production, de la promotion et de la diffusion cinématographiques et audiovisuelles ».

Premier Bilan du Centre du cinéma et de l'Audiovisuel de la Communauté française sans Henry Ingberg, son fondateur, mais sous ses auspices.
Toute la profession, ou du moins une bonne partie, était là, fidèle au rendez-vous annuel, prête à réagir après les discours officiels. Après la traditionnelle présentation des statistiques, graphiques et autres camemberts, c'est Myriam Lenoble qui a entrepris le long et compliqué labeur de détailler les réalisations du Centre du cinéma, les montants alloués pour chaque catégorie d'activités; l'aide à l'écriture, à la réalisation, à la promotion, à la distribution, etc.

Fadila Laanan succéda brièvement aux présidents des comités de sélection, Dan Cukier et Hugues Lepaige, pour le documentaire, et laissa place au débat public qui débuta avec une question épineuse sur la reconnaisance fiscale du droit d'auteur, ou plutôt sa non-reconnaissance, confirmant ainsi le statut ambigu de l'artiste et de la création artistique. Sur ce point, la Ministre fut d'avis qu'un effort était encore à fournir pour résoudre cette question qui est toujours en suspens, compromis provisoire qui risque de s'éterniser. Le deuxième volet des interventions a porté sur la place du documentaire historique et de création à la télévision publique.
La RTBF en a encore eu pour son grade ! Télévision au service de la communauté des citoyens, mais limitée dans ses moyens et dans ses objectifs, préférant les coproductions ou les achats de programmes à la création interne.
La Ministre relance la proposition d'une rencontre triangulaire, entre associations professionnelles, programmateurs de la RTBF et le ministère.

Dans le contexte des grèves des scénaristes américains, grâce auxquelles l'industrie cinématographique ressent cruellement l'importance du scénario, nos scénaristes se sentent aussi en droit de revendiquer une plus grande place financière à l'écriture dans le budget d'un film. Renforcer l'écriture du scénario d'un film, c'est donner des moyens supplémentaires, mais c'est aussi renforcer la formation à l'écriture dans l'enseignement supérieur existant, voir la mise en place d'un système de coaching des scénaristes, comme il en existe du côté flamand. Le rapprochement avec la Flandre est important à souligner. Dans un contexte d'insécurité politique, la culture semble être la réponse aux scissions communautaires. Il serait curieux de connaître le point de vue flamand !

 Le parallélisme avec la communauté linguistique sœur a été également soulevé lorsque l'assemblée a abordé l'éternelle préoccupation de la distribution de nos films. Faire des films, oui, demander plus de moyens pour en faire encore plus, d'accord, mais pour qui ? Où sont les spectateurs ? Où se terrent-ils ? Comment les sortir de leur cocon pour aller voir des films belges ! Et de rappeler qu'Henry Ingberg avait tenté une parade en organisant le Prix des Lycéens pour le cinéma belge. Pour cette deuxième édition, cinq longs métrages ont été choisis; Si le vent soulève les sablesde Marion Hänsel, Nue Propriété de Joachim Lafosse, la Raison du plus faible de Lucas Belvaux, Comme tout le monde de Pierre-Paul Renders, et Irina Palm de Sam Garbarski. Le film gagnant sera connu en avril de cette année.
 

En résumé, des inquiétudes, des questionnements, des craintes des professionnels de ne pas avoir les moyens d'être à la hauteur de leurs ambitions et, de la part de Fadila Laanan, l'assurance que c'est dans le dialogue et la réflexion que se trouveront les réponses. Le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine, pour faire le bilan des activités de 2008, pour faire le point sur les réponses ou les amorces avancées face aux remarques soulevées, mais peut-être avec d'autres personnalités sur la scène.

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