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Boules of death de Manuel Janssens

Publié le 15/05/2014 par Edith Mahieux / Catégorie: Critique

Déjanté, coloré et sanglant, le court métrage de Manuel Janssens a fait mourir de rire, à défaut de faire peur, toute la salle du BIFFF.

Boules of death de Manuel JanssensIl y a deux types de films au Festival du film fantastique de Bruxelles : d’une part, les drames psychologiques fantastiques, d’autre part, les films qui sacralisent le gore et l’excès, type giallo. Il n’est pas toujours facile de reconnaître les qualités cinématographiques des films de la seconde catégorie, car beaucoup sont faits pour répondre au plaisir sanguinaire d’un certain public. Pourtant, chaque année, quelques-uns se détachent des autres par leurs qualités. C’est le cas du film de Manuel Janssens, élève au RITS, qui construit, avec Boules of Death, un conte aussi cruel et efficace que le seraient certains contes de Grimm en images. 

Sur une plage de la mer du Nord, deux petits garçons, Tim et son frère, vendent des moulins à vent et autres fleurs éoliennes multicolores à une jolie fillette sans lésiner sur le prix en coquillages. Mais un autre personnage veut lui aussi faire des affaires. Il s’agit d’un vendeur de Delikatessen qui se révèle être un tueur barbare, prêt à tout pour assouvir ses pulsions meurtrières. Les enfants en réchapperont-ils ?

Dans une succession de scènes hilarantes, du fait de leurs trouvailles scéniques inattendues, autant que de l’introduction d’une séquence en animation inoubliable et d’une dramaturgie resserrée, le jeune réalisateur réussit à nous plonger dans un univers à la fois délirant et poétique. L’absurde, souligné par des gros plans sur les dents grinçantes du pâtissier sans pitié, s’émancipe, par l’humour, de Dario Argento. Quant à la teinte sépia relevée par les couleurs saturées des jouets d’enfant, du vernis à ongle de la mère et du sang, elle recrée l’esthétique fantasmée des années 60 et nous donne la nostalgie des marinières et des culottes courtes.

 

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