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Crème et Châtiment de Jan Bucquoy

Publié le 01/03/1999 par Philippe Deprez / Catégorie: Critique

Têtes à Tartes !

Jan Bucquoy fait partie de ces réalisateurs qui, même si son premier court métrage, Vert, remonte à 1965 (INSAS), parvient toujours à nous surprendre par le ton délibérément radical de ses réalisations multiples (bd, publications, peintures et happenings). Il reprend en 1994 sa veste de réalisateur scénariste pour réussir brillamment un premier long métrage La Vie Sexuelle des Belges.

Crème et Châtiment de Jan Bucquoy

Dans la foulée du deuxième épisode, il se rend à Cannes en 1996 pour nécessité de promotion mais réalise sur le tas un bref ciné-tract assez cognant.

 

Intitulé Crème et Châtiment, ce reportage, document et manifeste caméra au poing fait l'apologie de l'entartement de célébrités douteuses encensées à Cannes.
Pour ce faire, il s'entoure de ses potes et amis techniciens et emploie Noël Godin (son ami et comédien fétiche) dans son rôle favori de Georges le Gloupier. Le résultat est aussi direct et puissant que les caricatures assassines de son défunt mensuel Belge, c'est tout dire !

 

Le film insiste sur le coté prémédité de l'attentat contre Toscan du Plantier décrit comme "le porte-parole le plus m'as-tu-vu de la production française ringardissime".
Sous le couplet d'Entartons, entartons les pontifiants croûtons, le complot s'avère une réussite totale au grand dam des services de sécurité du palais des Festivals.

Ennemi juré de notre royauté ripolinée, de nos politiciens les plus pendables et de tous les ravages qui plongent notre pays dans la culture du néant, il crie haut et fort sa révolte. Amateur de subversion carabinée et adepte de la réaction directe, le réalisateur confirmera avec brio sa manière de concevoir le cinéma dans le très brûlant troisième épisode de La Vie Sexuelle des Belges, Fermeture de l'Usine Renault à Vilvoorde. Espérons qu'un vent favorable nous permettra prochainement de voir ses courts précédents.

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