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Culture de masse ou culture pour tous?

Publié le 10/03/2009 par Dimitra Bouras / Catégorie: Carte blanche

Nos réflexions sur la crise de la presse, culturelle ou non, développées dans notre dernier éditorial ont suscité des réactions. Nos propos pouvaient ressembler à une prise de conscience soudaine de l'uniformité dans laquelle se trouvent les médias. Les messages reçus provenaient d'entités collectives ou individuelles qui nous rappelaient leur but expressément avoué de défendre les formes artistiques qui ne jouissent pas des canaux conventionnels de promotion. La littérature par exemple, se trouve dans une posture plus instable encore que le cinéma; ce dernier exigeant des moyens que les enveloppes belges francophones ne peuvent pas réunir. Dans notre pays, le 7ème Art est encore et toujours artisanal (même si l'instauration du tax shelter est en train de changer la donne).

Dans l'animation, combien d'animateurs vivent de leur art, en tout ou en partie, si ce n'est en devenant techniciens sur des projets colossaux dont une phase de la création est réalisée par des studios belges, grâce au système du tax shelter ?
Dans chaque domaine de la création, la concurrence est féroce. Avoir des tripes à vider et du talent pour le faire ne suffisent pas. Encore faut-il se faire connaître. Les expositions foisonnent, les publications ont une durée de vie de plus en plus courte en rayons, les festivals de théâtre, musique, danse et cinéma se succèdent et ne se ressemblent pas ! Les spectateurs de ces événements existent, mais ne sont pas suffisants. Encore cette question lancinante, comment (ré)intéresser le public à la création ?

Un premier moyen serait certainement de diminuer les prix des manifestations culturelles. Ces temps de crise seraient un excellent prétexte pour revoir à la baisse le prix des entrées.
 Enseigner l'art devrait être un plaisir à partager sans distinctions sociales (les rares séances de découvertes artistiques sont souvent organisées par des associations extérieures aux écoles et payées par les parents). Laisser l'éducation à la culture sous la responsabilité du giron familial est la meilleure façon pour cadenasser son accès et en faire, à nouveau, un moyen de différenciation sociale entre gens de bonne éducation et grande culture et consommateurs des superproductions.

Les moyens existent, encore faut-il trouver la volonté de les appliquer !

À force de faire de moins en moins d'efforts pour se rendre au spectacle, même la fréquentation des événements médiatisés est en chute libre ! Peut-être que, face à cette situation catastrophique, les grosses entreprises du loisir et du divertissement vont finir par investir dans les petites productions indépendantes !?...