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En Télé : Sur le plateau de l’Envers de l’écran : les Belges à Cannes

Publié le 05/05/2006 par et Katia Bayer / Catégorie: Événement

 

« Tournage prévu » annonce l’affiche placardée sur les portes du centre Wallonie Bruxelles. En ce 3 mai, une dizaine de régisseurs de la RTBF s’activent en effet autour du plateau de l’Envers de l’Ecran. De loin, on aperçoit les lunettes familières de Philippe Reynaert. Les fauteuils traditionnels ont disparu, les écrans plasma diffusent en continu des images de Cannes, des sièges dans le public ont été réservés pour les invités de l’émission. Au premier rang : Olivier Gourmet, Lucas Belvaux, Patrick Descamps, Martine Doyen et Guillaume Malandrin. Arno, lui, s’est installé à l’écart, près d’une caméra et sirote une bière, tranquillement. Cette fois-ci, les caméras ne font pas des plans d’un seul invité mais bien de  plusieurs : ceux-là même qui partent cette année à Cannes. Même si l’émission n’est pas en direct, elle est enregistrée comme tel. Grande première cette année : les belges sont présents dans toutes les sections du festival.

 

Tout est prêt : invités maquillés, public installé et plateau décoré. Philippe Reynaert donne les derniers directives au public : « Si on dit des trucs drôles, vous êtes autorisés à rire. Si on dit des trucs tristes, vous êtes autorisés à pleurer ! ». Le régisseur livre le décompte : 20 secondes, 10 secondes, 5 secondes… Les 5 caméras s’allument : deux sur pied, deux mobiles et une en  travelling derrière. Dernier mot d’ordre délivré aux invités : « Défense de transpirer ! ». Facile à dire et à faire face à 3 spots aveuglants !

Parrain de l’émission, Jaco Van Dormael a l’honneur d’ouvrir les réjouissances. Cette année, on fête les 15 ans de la caméra d’or de Toto le Héros, premier long métrage belge à avoir été récompensé en compétition officielle. « Reste quand même un tout petit peu surpris quand je te dis bon anniversaire ! » plaisante Reynaert en se tournant vers son invité.

Transition : Martine Doyen et Arno prennent place. Le film qu’elle réalise et dans lequel il joue, Komma (produit par la Parti et MovieStream) est retenu à la Semaine de la critique. La réalisatrice a recruté Arno car il s’agit d’un acteur « non professionnel professionnel » en adéquation avec ce rôle auquel elle pense depuis 5 ans [un faux suédois se réveillant dans une morgue].

Celui-ci fait rire le public en développant une théorie sur l’ego des comédiens et sur leurs mains gauches (explication : le 14 mai sur la Deux).


C’est au tour de Lucas Belvaux et du comédien Patrick Descamps de faire face à l’intervieweur. La Raison du plus faible, produit par Entre Chien et Loup, est en effet sélectionné en compétition officielle. Le film se veut, aux dires du réalisateur, noir, politique mais aussi humain. Un ressenti effectif avec les 40 secondes de teaser. Belvaux passe également devant la caméra dans son film, ce qui ravit Descamps : « il est impliqué dans le film et dirige les acteurs en tant qu’acteur. »

Olivier Gourmet, aminci, atteint le plateau. Son prochain rôle est celui d’un colonel qui a traversé les camps et la guerre d’Algérie.Reynaert, impressionné, lui lance : « Il faut absolument que je devienne colonel à la RTBF ! » Rires. Gourmet sera également sur la Croisette puisqu’il interprète le rôle de Michel, un homme qui part à la recherche de son passé dans Congorama. Le film, tourné à Liège et au Québec, réalisé par le québécois Philippe Falardeau (production minoritaire de Tarantula) clôturera la Quinzaine des réalisateurs.

Dernier invité : Guillaume Malandrin, touche à tout dans le cinéma belge (y compris mauvais cuisinier sur les Cahiers de Mr Manhattane !), présentera son film Ca m'est égal si demain n’arrive pas à l’ACID. L’Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion est une sous-section de la Semaine de la critique qui met en avant les films devant être soutenus. Le film, produit par La Parti, met en scène des personnages d’une famille qui ne se connaissent pas et qui cherchent à s’aimer.

Le tournage s’achève. Arno s’esquive, Gourmet se démaquille avant de faire de même. Les autres personnes présentes s’aventurent, entre deux câbles pas encore rangés, vers les verres qui les attendent. Philippe Reynaert, ravi d’avoir pu réunir un tel plateau pour cette émission spéciale (« même si Déborah François et les Dardenne [présidents de la caméra d’or], n’ont pas pu venir ») confirme que la Deux entend bien poursuivre sa mission culturelle. Cette fois-ci, pas besoin de chauffeur de salle pour que le public applaudisse…

 


 

 

 

 

 

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