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Juste l'embrasser de Samuel Henry

Publié le 13/07/2007 par Grégory Cavinato / Catégorie: Critique

Un Baiser avant de mourir

Chargé de conduire les humains de vie à trépas, un passeur consciencieux leur offre un dernier instant de félicité en prenant l'apparence d'un être cher. Aujourd'hui, il est chargé d'emporter la jeune Alice, et il a choisi d'être son père. Le passeur doit apposer sur sa "victime" un dernier baiser qui la plongera dans le sommeil éternel.

Parmi les films de fin d'études de l'IAD de cette cuvée 2006-2007, Juste l'embrasser était la seule vraie tentative d'aborder le cinéma fantastique. Il convient donc de saluer l'initiative de Samuel Henry qui utilise le fantastique pour dépeindre le portrait d'une jeune fille triste dont nous savons la mort imminente et inéluctable. Saluons également notre collaborateur régulier ici à Cinergie, Matthieu Reynaert, coscénariste de ce court.
"Traquée" par un passeur qui se fait passer pour son père, Alice arrive à échapper pour quelque temps à son terrible destin lorsqu'elle émeut, malgré elle, celui qu'elle croit être son vrai père et avec qui elle est brouillée depuis des années. Si le destin d'Alice est scellé, le passeur prendra la décision de lui donner l’occasion de se réconcilier avec son "père" et de faire ses adieux à ses proches, une chance de mourir en paix, avec la conscience tranquille.
Interprété par un actrice attachante et fragile (Anaël Snoek), Juste l'embrasser bénéficie d'un excellent concept qui mériterait certainement de se voir étirer sur un format plus long ainsi que d'une scène introductive très réussie, mini "film dans le film" ingénieux pour nous faire comprendre sans moultes explications pesantes la suite de l'histoire.
Un petit film au ton doux-amer bénéficiant d'un excellent casting; Jacques Vialat possédant ce physique mi-inquiétant mi-chaleureux idéal pour le rôle de ce passeur énigmatique, finalement humain.

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