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L'enseignement reste indispensable à l'éducation culturelle

Publié le 07/12/2009 par Dimitra Bouras / Catégorie: Carte blanche

Dans cette première décennie du XXIème siècle, nos démocraties occidentales sont-elles parvenues  à offrir le bien-être matériel et culturel au plus grand nombre ? Selon les objectifs économiques et idéologiques, la culture, outil d'émancipation, se veut à la portée de tous.

 

Aux vues des chiffres de fréquentation des lieux culturels et d'accessibilité aux équipements audiovisuels et informatiques, on pourrait conclure qu'effectivement, la création culturelle atteint chaque citoyen.
Une étude récente, menée par Michel Guérin de l'Observatoire des Politiques Culturelles en Communauté Française, met pourtant en exergue les contradictions de nos pratiques culturelles. Celles-ci s'apparentent plus à la consommation de produits commerciaux qu'à une découverte de la culture dite savante. L'enseignement public, dans son rôle de « facilitateur » de la perméabilité sociale, avait un rôle fondamental d'ouverture sur une culture générale réservée aux classes sociales supérieures. On ne peut apprécier une musique, un film ou une peinture si ces œuvres ne font pas partie de notre univers. Nous avons besoin d'un passeur pour y accéder. La famille, ou l'école se chargeait autrefois de cette mission. Aujourd'hui, les jeunes générations, adultes de demain qui maintiendront leurs pratiques culturelles acquises maintenant, sont livrés, sans recul critique aucun, à des produits dits culturels, mais régis par les lois commerciales où seul l'emballage prévaut.
Nous reviendrons plus longuement, dans un prochain numéro, sur les conclusions de l'enquête publiées dans les Dossiers du CRISP. Devant cette constatation alarmante, nous sommes d'autant plus admiratifs face aux enseignants qui, par choix personnel, encadrent leurs élèves vers l'exploration des expressions artistiques minoritaires dans le paysage culturel commercial. 

Préoccupés de la même manière par l'éducation des jeunes, nous organisons un concours de critique de cinéma, qui porte toujours sur un film belge, ouvert uniquement aux jeunes âgés entre 17 et 23 ans. Pour cette édition du concours, nous avons eu la chance de choisir un film, les Barons, qui, pour une fois, ne reste pas seulement deux semaines en salles... Devenez passeur, faites-le savoir autour de vous. Toutes les conditions se trouvent sur la page des Brèves. Quant au webzine, de belles découvertes vous y attendent.