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La compétition des courts métrages de la Communauté française de Belgique

Publié le 01/10/1997 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Événement

Namur : la vie en courts
Le dire n'est pas médire : le court métrage se porte bien en Communauté française de Belgique. Malgré la situation alarmante de l'aide à la création, de petits films se produisent chaque année plus nombreux et le plus souvent se font remarquer dans les manifestations de cinéma. Avant Média 10/10, qui bientôt tiendra ses assises à Namur, c'est le Festival du Film Francophone de Namur qui, traditionnellement, donne à la Communauté française l'occasion de présenter une sélection de films ayant bénéficié de son soutien, et dont certains éveillent l'attention.

La compétition des courts métrages de la Communauté française de Belgique

Eau, de Dominique Standaert, distingué par le Grand Prix de la Communauté française, est une adaptation d'une nouvelle de Jef Geeraerts. Congo 1960, mais cela pourrait être n'importe quand, quelque part en Afrique. Lui est blanc et fuit le peuple en révolte. C'est la nuit, et la pluie imprègne les choses et les gens. Elle est noire et belle, elle a lié son sort au sien. Ensemble ils se sont réfugiés sous la protection de l'armée et attendent l'avion qui les emmènera vers des cieux plus cléments. 

Le premier assistant réalisateur de Benoît Lamy sur Combat de fauves livre ici une oeuvre parfaitement maîtrisée d'un point de vue technique, qui tire bien parti de l'élément liquide dans laquelle elle baigne, mais qui malheureusement ne réussit pas à inclure dans l'espace de douze minutes ce qui faisait la substance de la nouvelle. Quelles sont exactement les relations de confiance qui unissent les deux personnages ? Comment ces relations évoluent-elles dans l'atmosphère lourde du camp militaire quand, sous la pluie battante, même l'eau vient à manquer ? Pourquoi cette trahison, cet abandon sans même l'ombre d'un remords quand le reste du film tendait plutôt à montrer l'attachement de ces deux êtres l'un à l'autre ?

Enfin il y a Rosita, de Dominique Abel et Fiona Gordon, récompensé par le prix de la SABAM. Dans un champ de foire miteux, une voyante à la manque et son assistant tentent de retenir les rares clients attirés par leur baratin. Dans un récit plein de fantaisie, les réalisateurs de Merci Cupidon nous font partager avec joliesse l'univers de deux funambules du réel. Un monde suavement naïf, teinté d'eau de rose, qui paraîtra aux uns délicieusement poétique, aux autres épouvantablement mièvre.
Mais quand on appelle sa maison de production Courage mon amour, on porte avec tendresse et vaillance le flambeau de la différence.

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Eau