Cinergie.be

La Fleur noire de Eric Figon

Publié le 01/04/1998 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Critique

Passions et maléfices

Il était une fois, dans une forêt qui pourrait être Brocéliande, un village fruste mais heureux. L'enchanteur n'est-il pas là pour le protéger des forces sombres qui l'environnent ?

La Fleur noire de Eric Figon

Dans cet univers, deux jeunes gens vont s'aimer d'un pur amour. Hélas, ils oublient que vient régulièrement l'heure du démon. Jaloux des hommes, il ravage le village et enlève la jeune fille. Son soupirant, pour la récupérer, n'aura plus qu'à plonger à sa suite dans les affres de l'enfer.

Il est plus proche de Jabberwocky que d'Excalibur le monde médiéval vu par Eric Figon. Plus proche de nous aussi sans doute, le fantastique travaillé ici étant directement issu de cette tradition celte qui constitue le fondement de l'inconscient collectif ardennais.

Forêts profondes, forces de la nature incarnées en des entités propices ou maléfiques, vieux châteaux en ruines matérialisant l'antichambre des mondes infernaux sont au programme de cette oeuvre ambitieuse. Les décors, les costumes, les maquillages, les lumières sont minutieusement soignés, les mouvements de caméra sont précieusement élaborés et nous transportent sans peine dans l'univers étrange du pays de la fleur noire. On ne regrette que plus vivement que le scénario, le casting, la construction des personnages n'aient visiblement pas bénéficié des mêmes soins attentifs. La mayonnaise a, de ce fait, du mal à prendre. Un peu d'humour, peut-être, aurait aidé à faire passer.

Certes, La Malédiction du docteur Schnitzel avait constitué la surprise de l'année dernière et on comprend le souci du réalisateur de se renouveler pour accoucher d'un successeur digne de cette belle réussite. Si la mission est accomplie du point de vue pictural, des progrès restent à faire sur le fond.

Tout à propos de: