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La Soupe sans lard de Willy Kempeneers

Publié le 01/11/1998 par Théo Salina / Catégorie: Critique

Quelques boutons de fourrures noires, et pas un sou en poche : Willy Kempeneers n'a pas quinze ans qu'il découvre et s'essaie déjà aux rudiments de l'image par image. Fourvoyé pendant dix ans dans le graphisme publicitaire, il décide un jour de tout lâcher, et depuis son Carré-pas-carré (1980), il enchaîne avec passion l'humour noir et le réalisme glauque, dans des dessins tantôt naifs, ronds et colorés, tantôt durs et hargneux.

 

La Soupe sans lard de Willy Kempeneers

Du court métrage d'auteur, et avec la ferme intention de ne faire que ça. Sixième et dernier volet de la série Frissons Noirs entamée en 1990 et inspirée de faits divers réels survenus en Belgique, la Soupe sans lard (1995) témoigne d'un inépuisable plaisir de raconter.

"Le 8 novembre 1807, sur la Place d'Armes de Namur, le bourreau Pierre Pany aiguise déjà la lame de sa guillotine..."

En deux ou trois images sombres et froides, le conte sordide à la sauce Pierre Bellemaere s'ancre dans le terroir wallon, pour laisser ensuite le soin du suspense à la voix grave et lancinante du narrateur. Quelles têtes tomberont ? Celle, douce et triste, de Bertrand, riche notaire à la retraite, vivant en ermite à l'orée du bois, et dont l'héritage suspect fait bien des envieux ? Ou celles, glacées et cauchemardesques, de ses rustres voisins du hameau d'Herlenvaut, ces misérables brutes médisantes : les Massart, père et fils ?

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