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Le cinéma belge se laisserait-il séduire par la comédie sociale ?

Publié le 04/11/2009 par Dimitra Bouras / Catégorie: Carte blanche

Le langage jusqu'à présent réservé aux productions de divertissements, au montage saccadé parsemé de plans de coupe, s'introduit insidieusement dans certaines œuvres d'auteur. Aux côtés des plans séquences dans lesquels le spectateur est invité à glisser dans l'image et à adapter le clignement des yeux à la cadence ralentie des changements d'axes, on voit apparaître des films aux mouvements accélérés et maintenant la tension rétinienne à l'instar des réalisations où la pauvreté du scénario est comblée par une vitesse qui ne laisse pas le temps à la réflexion.

Avec l'émergence d'une génération de cinéastes élevés au rythme effréné des courses poursuites, aux dialogues à trois répliques aussi brèves qu'un poing assené sur un nez, on voit apparaître des films plein de sens et au mouvement presto allegro.

Ce découpage, typique du genre comique, présent dans les comédies dramatiques françaises ou dans le cinéma social britannique, n'avait pas son équivalent dans les fictions belges francophones. L'humour n' a pas souvent été au rendez-vous dans la partie méridionale du pays, si ce n'est dans son format court, habituellement teinté de cynisme.

L'originalité de certaines productions belges récentes, francophones et néerlandophones, réside dans l'adoption de la comédie sociale à l'italienne comme langage cinématographique. Les protagonistes, issus de classes sociales défavorisées, sont éclairés sous l'angle de la comédie avec des couches de tendresse.

Il semblerait qu'une nouvelle page s'ouvre avec des films comme Les Barons ou La Merditude des choses, dans lesquels on retrouve une volonté délibérée d'impressionner les neurones autant que les cellules ophtalmiques et de faire actionner les zygomatiques.

Nos antihéros ne sont pas déphasés devant une réalité lourde à porter. Que du contraire, ils sont remplis d'une force terrible d'adaptation grâce à l'humour (parfois cru) et puisent, dans l'inégalité, leur désir de succès. Un tournant dans le cinéma belge ? Réponse à suivre.