Thomas Bidegain était au générique de trois films cette année à Cannes, dans trois sélections différentes. Scénariste attitré de Jacques Audiard, on le retrouvait dans la compétition officielle. À la Semaine de la Critique, il cosignait le scénario de Ni le ciel ni la terre, le premier long-métrage de Clément Cogitore. Enfin, c'est à la Quinzaine des Réalisateurs qu'il présentait sa première réalisation, une co-production avec les Belges de Tarantula qui met à l'affiche François Damiens en père obsédé à la recherche de sa fille.
Impossible de se tromper, sa patte est là, partout. D'abord parce qu'à nouveau dans Les Cowboys, on voyage de part le monde, dans un film très ambitieux à l'ampleur épique. Parce qu'il nous entraîne comme avec Deephan, comme avec Ni le ciel ni la Terre dans des conflits lointains où les cultures s'affrontent. Mais aussi parce qu'ici encore, il est question de causes perdues, de destinées brûlées, d'incapacité à reconnaître la vérité de l'autre. Un grand film surprenant qui privilégie les rebondissements narratifs à l'énergie et aux tripes pour retracer sur plus de 20 ans les relations entre l'Occident chrétien sûr de lui avec un Moyen-Orient de plus en plus explosif.