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Les mains froides de John Shank

Publié le 01/11/2003 / Catégorie: Critique
Les mains froides de John Shank

Atmosphère, atmosphère. Un film tout en nuance et douceur. Pas une parole ne vient perturber la relation intimiste entre un petit garçon et son mouton qu'il a vu naître et mourir devant ses yeux. Le film tourné dans le clair-obscur évoque le cycle de la vie avec la fin (prématurée) au bout, la mort, une absence définitive. Par des images volontairement approximatives et un jeu d'acteur libre, le réalisateur nous introduit au coeur de la poésie, de la vie même. Le cinéaste a dû visiblement s'inspirer de Rosetta pour la séquence du petit garçon qui court essoufflé tirant son mouton mort à travers champs. La course effrénée est une métaphore de la rupture des liens et l'expression de la dérive, de la perdition et de l'errance. Un film puissant et émouvant porté par l'interprétation exceptionnelle du garçon et la façon dont le réalisateur a traité le sujet entre fiction et documentaire, à la frontière du comportement pris sur le vif et la "mise en scène". Un film risqué dans sa façon de jouer sur l'émotion et le mystère, une façon personnelle de raconter une histoire. Un film sans paroles et qui laisse sans voix.

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