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Mémoire d'après et Te Quiero de Joël Delsaut et Thierry Barbier

Publié le 01/11/1996 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Tournage

Enfin, l'amour ?

C'est une histoire embrouillée mais compréhensible, plus complexe que compliquée. Elle ressemble à s'y méprendre à celle du cinéma belge, faite de coups de coeur qui sont parfois des coups de génie (C'est arrivé près de chez vous), parfois des coups de gueule (Camping cosmos), mais qui ne survit que par la passion qui anime ceux qui le font.

Mémoire d'après et Te Quiero de Joël Delsaut et Thierry Barbier

Joël Delsaut et Thierry Barbier se rencontrent naguère à l'INSAS. Ils y séjournent quatre à cinq mois, le temps de s'inadapter et de se tirer avec le virus du cinéma. J.D. écrit Mémoire d'après, un scénario de long métrage qu'il retouche et améliore au fil du temps entre ses engagements de comédien de théâtre, tandis que T.B. réalise, il y a cinq ans, Café bleu, un court métrage produit par l'AJC.


Treize ans plus tard, en septembre 96, nos deux compères se retrouvent à Ath pour concrétiser leur rêve : adapter à l'écran la version définitive de Mémoire d'après, sans autre argent que le leur (environ 50.000 francs français) et avec le bénévolat d'une équipe technique professionnelle belgo-française. Avec aussi des comédiens et non des moindres puisque dés le second plan auquel j'assiste, on voit Jean-Claude Drouot et Harry Cleven s'affronter revolver au poing dans le tunnel de la gare d'Ath, qu'éclairent brièvement les escaliers d'accès aux différents quais et quelques néons équilibrés de façon homogène. "À mort, rapace! ", crie Cleven. Les coups de feu claquent. Bien que chargées de balles à blanc, les armes crachent une flamme bleue dans un bruit assourdissant L'Arriflex montée sur steadicam que manipule, avec dextérité, Olivier Merckx suit d'abord Cleven au pas de course, puis Drouot, en contre-champ, repris de face en plan serré, tirant cinq coups avec son 7,65.
Cette séquence est une spectaculaire métaphore du sujet, la traversée des apparences : derrière la banalité du quotidien d'une petite ville paisible se cache une foule de petits secrets qui se dévoilent les uns après les autres à la manière de poupées russes et conduisent les protagonistes à la haine, à la violence, à la mort mais aussi à l'amour.

 

Ce jour-là, J.D. et T.B. tournent les plans de ce qu'ils conçoivent comme la bande-annonce de Mémoire d'après, long métrage. Lorsqu'à une heure du mat, je regagne Bruxelles , je sais que le lendemain, ils tourneront les plans d'un court métrage de 15' s'inspirant d'une séquence du long (vous me suivez?), qui s'intitulera: Te Quiero. L'épisode raconte l'amour secret qui consume Marvie pour Julien depuis l'enfance et qu'elle va pouvoir vivre, enfin.

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