Cinergie.be

Mon cousin Jacques de Xavier Diskeuve

Publié le 01/02/2005 / Catégorie: Sortie DVD

On prend les mêmes et on recommence ! Pour son deuxième court métrage, Xavier Diskeuve ne change pas l'équipe gagnante de La chanson-Chanson : mêmes acteurs, même cadre bucolique wallon et personnages récurrents. Jacques, le protagoniste principal, ne se décidera d'ailleurs - est-ce par zèle ou par souci de lisibilité ? - à troquer l'anorak rouge qu'il porte déjà dans La chanson-Chanson qu'à la fin de ce deuxième opus. Le personnage taciturne du premier volet est donc au centre de Mon cousin Jacques. Cette fois-ci, il parle. Peu, mais il parle. Et il chante de sa propre voix dans le générique. Dans cette nouvelle aventure, toujours fermier célibataire de son état, il cherche à se marier.

Mon cousin Jacques de Xavier Diskeuve

Seulement voilà, notre Jacques Brel du pauvre n'incarne pas franchement le mari idéal et sa paysanne apparence n'a rien de glamour. Et puis, il faut dire aussi qu'entre les vaches et les cochons, Jacques est o-ver-boo-ké. Mais dans ce microcosme condruzien où tout le monde est parent, Jacques trouvera en la personne de son cousin Brice un allié pour mener à bien son projet. C'est ce dernier qui le poussera à vider sa tirelire sur le bureau d'une agence matrimoniale dans l'espoir d'y rencontrer la femme de sa vie. Mais c'est loin d'être gagné !

 

Film hybride, Mon cousin Jacques emprunte à la belgitude son caractère décalé et au cinéma français son côté très dialogué. Si la mise en scène reste des plus classiques, l'image séduit la rétine par sa limpidité. Mais les oreilles ne seront pas lésées pour autant. Il se pourrait même que la bande-son réjouisse les adeptes de l'oeuvre de Tati, dont on retrouve les accents chantants le temps d'une séquence dans la salle d'attente de l'agence. Coïncidence ou volonté de l'auteur, le film semble également truffé de références et autres clins d'œil au Thomas est amoureux de Pierre Paul Renders. Thomas Thomas, Jacques Jacques, même combat ? ...

 

Point d'erreur de casting dans cette deuxième réalisation de Xavier Diskeuve : les "gueules" de La Chanson-Chanson demeurent des valeurs sûres pour servir ces personnages farfelus mais ô combien attachants! Le réalisateur soigne aux petits oignons les (anti-)héros de son terroir, dont les accents sentent bon la Wallonie. C'est donc dans les protagonistes que Xavier Diskeuve place sa vérité, et non dans un hors-champ qui reste inexploité. Auréolée de prix, l'oeuvre accroche par sa grande lisibilité. Il en reste un film rythmé, chantant et chatoyant, dont chaque scène constitue un petit sketch qui ne manquera pas de nous faire - à l'instar des poules de la ferme de Jacques - glousser…

 

 

 

Confirmant l'existence d'un cordon ombilical reliant inexorablement Mon cousin Jacques à l'" œuvre mère " La Chanson-Chanson, le DVD nous propose les deux courts métrages pour le prix d'un ! Une aubaine pour ceux qui auraient raté la diffusion du premier dans les festivals ou en salle. La jaquette nous laisse penser qu'il s'agit de deux œuvres indissociables, mais il n'en est rien. Malgré la présence de personnages récurrents, les deux films constituent des histoires indépendantes, et Mon cousin Jacques est totalement compréhensible pour les non-initiés à l'univers diskeuvien !

 

Sur le DVD, hélas, point de bonus, si ce n'est une galerie photo qui jouera le rôle d'un making of muet. Après visionnage du disque, on se surprendra à fredonner tour à tour "Elle est ma DS, elle est ma princesse…" et "Je m'appelle Jacques, j'habite une fermette, dans un joli, joli coin de Condroz…"

 

Adrienne Thiéry

Tout à propos de: