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Papiers d'Arménie d'Ornella Macchia

Publié le 07/03/2016 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique

Laissez brûler les p'tits papiers

Ornella Macchia, jeune demoiselle d'origine italienne et arménienne, sort de la section animation de l'ENSAV La Cambre. Après avoir réalisé plusieurs courts-métrages mêlant différentes techniques pendant ses études, Ornella part en mission humanitaire en Arménie et décide de réaliser Papiers d'Arménie. Présenté dans la compétition belge du festival Anima 2016, le film ne s'arrête pas à Bruxelles. Il sera montré à Londres (VIDEODROME), à Lisbonne (MONSTRA), à New York (Wiper FilmFestival), etc., etc. Bref, une petite virée bien sympathique pour ce film de fin d'études...

Papiers d'Arménie d'Ornella MacchiaImmersion totale. Il fait chaud, très chaud. Les tissus moites collent à la peau. Les corps ondulent sur les rythmes lancinants de là-bas. On est sur le marché de Yerevan, en Arménie, le 29 août 2013. Les épices défilent, explosion de couleurs. Des senteurs délicieuses nous chatouillent les narines. Les produits et les étals des marchands se succèdent sous nos yeux, de gauche à droite, cacophonie de voix.Et puis, on tombe nez à nez avec un de ces vendeurs ambulants, Puzant Sayat Toruslu, qui nous invite chaleureusement à pénétrer dans son antre, arrière boutique magique, caverne d'Ali Baba. Alors que ses magnifiques oiseaux de paradis se délectent d'abricots juteux, il nous raconte l'histoire de sa famille.

Entre fiction et documentaire, entre dessins aux couleurs chatoyantes et prises de vue réelles, ce petit bijou sucré nous parle d'un temps que les moins de vingt ans... Non, je m'égare. Cet Aznavour... héros national. Bref, ce marchand relate son histoire, son passé familial lourd, mais raconté avec le sourire aux lèvres et le soleil au coin des yeux.
Papiers d'Arménie est un conte poétique foisonnant qui mêle différentes techniques d'animation, avec mention spéciale pour l'animation de sable (rare chez nos étudiants compatriotes). Ornella joue avec mille et une matières, ce film est court mais dense, de par son thème, ses textures et ses jeux de profondeur. Que sa route soit longue et que son odeur envoûtante ne laisse personne indifférent.

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