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Profil rouge de Frédéric Dumont

Publié le 01/11/1998 par Théo Salina / Catégorie: Critique

Sur les traces de Charles, un brave père divorcé jouant avec son gosse, c'est dans un voyeurisme nécrophile et nauséeux que nous plonge l'angoissant Profil Rouge de Frédéric Dumont, aujourd'hui assistant réalisateur - très assagi - d'un tendre Max & Bobo.

Profil rouge de Frédéric Dumont

Atmosphère, atmosphère... Avec la complicité plutôt louche d'un inspecteur autoritaire, ce photographe judiciaire complètement obsessionnel collectionne les clichés de cadavres pas toujours très frais, qu'il met en scène avec un goût douteux. Enquêtant ce soir-là dans une boîte New Wave aux airs de temple satanique, il déjoue la surveillance de son partenaire - antipathique et malsain au possible - et s'aventure seul dans un sombre labyrinthe de petites caves. Autant de tombes, et de victimes en putréfaction bientôt mitraillées de flashes jubilatoires.
Poésie de l'éclair métallique : l'oeil étincelant, l'étrange jeune femme qui règne sur les lieux (son antre) lui présente fièrement sa galerie personnelle de mâles autrefois bien durs. Coup de main entre esthètes collectionneurs ? Invité surprise, le flic démasque la veuve noire mais se prend une pelle en traître et s'écroule, raidissant pour de bon dans son long manteau de cuir noir. Un régal en perspective pour cette assoifée du cul que Charles, récupérant son gosse en pleine nuit, retrouvera peut-être au bout de sa fuite, au bout de sa passion...
D'une absence de morale totale et grisante, c'est sans doute le plus glauque et le plus crapuleux de ses protagonistes, clone de policier nazi manipulateur, que cette pure série noire laisse pourtant sur le carreau sale et froid.

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