Face au modèle anglo-saxon, organisé autour de quelques structures lourdes, l’animation française contemporaine se construit plutôt à l’aide d’un maillage serré de petites maisons de production indépendantes. La formule a ses avantages. La variété des collaborations, la richesse des coproductions permettent de coordonner, dans la souplesse, le savoir-faire d’artisans à la technique éprouvée. Cela rend possible, pour un coût relativement modeste, la création d’œuvres de qualité, artistiquement riches et au potentiel de plus en plus évident. Parmi les exemples de cette réussite, on peut citer en 2010 L’illusioniste de Sylvain Chomet, et Une vie de chat d’Alain Gagnol et Jean-Loup Félicioli. Ce dernier est particulièrement emblématique de cette façon de travailler, puisqu’il associe, autour de Folimage, société initiatrice du projet et important producteur d’animations en France, une galaxie de compagnies plus modestes, dont les Flamands de Lunanime, Digit Anima, la maison tournaisienne de l’ami Arnaud Demuynck, ou encore son pendant français Les films du Nord.
Le savoir-faire belge a donc également contribué à la réussite de cette coproduction. En Flandre, en Wallonie, à Bruxelles, de nombreuses forces vives s’y sont impliquées comme les quatre animateurs du Studio L’enclume : Rémy Durin, Paul Jadoul, Constantin Beine et Jérémie Mazurek. On citera aussi les animateurs flamands Pascal Vermeersch et Pieter Samyn. Le résultat est un superbe film d’atmosphère, au graphisme original et à l’ambiance sonore particulièrement soignée qui nous emmène sur les toits de Paris en compagnie de Dino le chat, Nico le monte-en-l’air et la petite Zoé, opposés à une bande d’affreux sous les ordres de l’ennemi public n°1, le sinistre Victor Costa.
Après une très honorable carrière en salles où il a ravi les petits et les grands qui ont eu la bonne idée d’aller le voir, le film sort aujourd’hui en DVD, distribué par Lumière, l’un des coproducteurs du film par le biais de sa société Lunanime.