Le ciel sur la tête
Lorsque Alain Berliner sollicite les subsides des communautés francophones et flamandes, il ne s'attend sans doute pas à ça. Après un accueil critique et public triomphal à Cannes pour Ma vie en rose, le réalisateur s'entend répondre que le conflit linguistique, thème surligné de son projet, n'existe pas... C'est donc à Arte et à des producteurs français éberlués que le réalisateur tenta d'expliquer ce qui se passait ici, dans le pays du surréalisme, où l'absurdité semble normalité ! Drôle d'histoire belge ! Excusez le pléonasme ! Ceci n'est pas une frite
De surréalisme,…
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Danse avec les pistes
Grand manitou du potentiomètre, Philippe Baudhuin est responsable du mixage de Daens, de Combat de fauves, ou encore de la Promesse pour ne citer que quelques titres belges parmi la vingtaine de longs métrages auxquels il a collaboré ces dernières années. Avec l'aide de son comparse, Thomas Gauder, il orchestre musique, ambiance ou dialogues pour donner à chaque oeuvre son "équilibre sonore". Entretien à la buvette du studio l'Équipe, Q.G. bruxellois de la profession.
Habillage
Cinergie : Le mixage, techniquement, c'est quoi ?Philippe Baudhuin : Le mixage consiste à mélanger et à doser les différents sons qui accompagnent et "habillent"…
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Nous sommes à l'entrée des Urgences de la Clinique Sainte Thérèse, à Luxembourg-Ville où se tourne depuis plus d'un mois Pourquoi se marier le jour de la fin du monde, le second long métrage d'Harry Cleven. Derrière un comptoir, une infirmière (Sabrina Leurquin) consulte ses fiches. Gaspard (Jean-Henri Compère) surgit et lui demande le registre. "Vous êtes la deuxième personne à me demander ça !" lui dit-elle. Il insiste : "C'est vraiment très important pour moi !" L'infirmière hoche la tête : "Je suis désolé, Gaspard !" Celui-ci supplie du regard l'infirmière qui demeure inflexible : "Je regrette, Gaspard, il faut savoir dire… Lire l'article
Sandrine Willems aime son chien Balthazar. Triste et lasse de lui parler autant sans jamais avoir droit à un retour, elle lui donne la parole et lui dédie La Tendresse sur pattes, un court métrage mignon et attachant comme un clebs, que les pensées canines traversent de part en part.
Alors voilà. Boule de poils décide de se faire adopter par une jeune femme qu'il semble espionner depuis quelques jours. "Albertine, c'est donc ainsi qu'elle s'appelle ! Comment lui faire comprendre que je serai son Albert !" Têtue comme un âne, la bébette parvient à s'immiscer dans la vie de la Belle qui vient de claquer la porte de son sale boulot. Et la romance commence alors, douce, en couleurs... Le plein de tendresse…
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La voie cassée
Fin des années quatre-vingt. Tout ce qui vient de l'Est fait l'objet d'une sorte d'engouement. Depuis une Bulgarie sous l'emprise d'un communisme sévère, d'étranges voix féminines s'élèvent jusqu'aux cieux. Cristallines, transcendantes, fascinantes. On parla bientôt du "mystère des voix bulgares", dont la renommée allait très vite s'étendre aux quatre coins du globe.
C'est toutefois à Sofia même que, au début de l'année 1995, le réalisateur de télévision et journaliste culturel Philippe Cornet (Rapido, Cargo de Nuit, Intérieur Nuit, Rolling Stone...) assiste à une…
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Beethoven est sourd. Il compose ses derniers quatuors. Il est en train de mourir. Ses proches, des hommes pour la plupart, communiquent avec lui au jour le jour, par petites notes écrites dans des cahiers. Rien que de très banal. Ces cahiers, Ana Torfs les a lus et relus pour en extraire ce qui va devenir la matière de son film. Car derrière la banalité de ces conversations dont nous ne connaissons qu'un interlocuteur, celui qui écrit, Ana Torfs devine des histoires qui charrient des émotions fortes, essentielles, des histoires de passion, de création, de mort.
Pour révéler cette part cachée des cahiers, elle construit son film autour de l'absence de celui qui est sourd, qui meurt et disparaît.
Elle…
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