Le Bunker Ciné-Théâtre de Patrice Bauduinet (PBC Pictures) vend des poignées de gravats pour subsister, mais offre mieux à boire et à manger. Fin mars dernier, dans l'arrière-salle froide et humide où l'on se verrait bien rejouer quelques scènes d'une anthologie underground, le goguenard réalisateur d'Amphitryon 94 ou de Fais-moi coin coin (1993), producteur aux moyens sans doute minuscules mais aux idées aussi larges que les pulls de laine, avait convié ses amis à la projection - tant bien que mal - de Fragments de vie, un long métrage belgo-camerounais, divisé en trois parties, de François L. Woukoache. Grisants, les cocktails rhum gingembre de la famille… Lire l'article
"J'ai connu des gens, en particulier des femmes, qui sans tomber dans la folie, la psychose ou la névrose, vivaient dans un univers où les choses ne se passaient pas comme pour tout le monde." Julio Cortázar, Entretiens avec Omar Prego. Gallimard.
Mercedes et varilux
Personne ne saura jamais comment il faudra raconter ça, à la première ou à la deuxième personne du singulier, ou à la troisième du pluriel, ou en inventant au fur et à mesure des formes nouvelles. Raccord. Blow Up d'Antonioni, adaptation d'une nouvelle de Julio Cortázar intitulée les Fils de la vierge (las Babas del Diablo). Il y est question du flux de la réalité et de sa représentation. Du trouble…
Lire l'article
Les 31 mars et 1er avril 2001, le Bunker, un ancien laboratoire cinématographique devenu salle de spectacles, fêtait les dix ans d' existence de PBC Pictures, une maison de production pas comme les autres et qui pète la santé (25 films produits dont deux longs métrages et un moyen métrage). Par sa liberté de ton et son goût pour l¹indépendance sans concessions, PBC renoue avec la grande époque de l'underground et du cinéma alternatif et vaut plus que le détour. Ainsi a-t-on pu découvrir au cours de ces deux journées les dernières productions de PBC (entre autres les deux derniers films de François Woukoache : Nous ne sommes plus morts et Fragments de vie), mais…
Lire l'article
Ce Dvd a été créé pour servir d’outil de formation à un groupe de délégués syndicaux bruxellois, constitué d’une vingtaine de délégués syndicaux de tous les secteurs qui se réunissent pour des formations organisées par la Centrale culturelle bruxelloise de la FGTB.
Ce groupe se réunit depuis une dizaine d’années et s’est baptisé « Liberté et Tolérance », il a pour but la recherche de réponses et d’arguments contre les idées d’extrême droite qui sévissent même dans les rangs des syndiqués de la FGTB. Ce phénomène a plusieurs explications dont…
Lire l'article
Un film que l'on croyait disparu ! En 1965, lorsqu'il couche une fillette dans le lit de son père, éteint la lumière et leur demande paroles et murmures suggestifs, Roland Lethem ne croyait sans doute pas devoir aujourd'hui " dédier " son film à un certain Marc Dutroux. La copie personnelle du singulier réalisateur, probablement la seule qui existe encore, ressort de sa boîte et devrait prochainement - un bruit qui court ! - retenter le coup des festivals. Mythique ? Les impatients peuvent se procurer le " collector " numéroté et signé Roland Lethem, en vente dans la petite boutique du Bunker Ciné-Théâtre (66a, rue des Plantes, 1210 Bruxelles) :…
Lire l'article
Notre table d'hôte pour les interviews est près d'une fenêtre, un velux serti de bois couleur mastic pour être précis. Lorsqu' Yves Cantraine s'assied en face de nous en tee-shirt gris dégriffé (il ne place pas son ego dans le logo), la lumière d'un soleil matinal d'avril coupe son visage en deux. A droite, elle fait briller un oeil et brûle une moitié de barbe. A gauche, le visage laissé dans l'ombre est mangé par la pénombre. Pas au point de cadrer (et non encadrer) une figure à la Francis Bacon, mais l'idée ne peut pas ne pas venir à l'esprit. " Rompre avec la représentation, casser la narration, empêcher l'illustration,… Lire l'article
Il pleut des cordes, en ce matin d'avril au ciel plombé où nous nous rendons chez Inès Rabadan, rue Jourdan, près de la Porte de Hal. Au rez-de-chaussée d'une ancienne maison de maître, trois pièces en enfilade dominent une arrière-cour qui donne sur un jardin à l'herbe mouillée. Cabinet de travail assez sombre avec une bibliothèque remplie de livres du sol au plafond derrière un bureau où les dossiers qui s'empilent laissent entrevoir l'écran d'un Mac, cuisine et salon véranda où nous nous installons sur un canapé recouvert de tissu. Inès, pantalon de velours marron et pull de laine gris boutonné sur le devant, est coincée… Lire l'article
Lumière
Cadreur et directeur photo des films de Sarunas Bartas (The House, The Corridor et Freedom, tourné récemment au Maroc), le chef op. lithuanien Rimvydas Leipus travaille désormais en Belgique. Il vient d'assurer le cadre et la lumière des derniers films d'Eva Houdova, Daniel De Valck et Anne Deligne et Laurent Van Lancker.
Cinergie : Quel est l'esthétique qu'Eva Houdova t'a demandé pour la Parenthèse et le Retour en Bohême ?Rymvydas Leipus : Eva m'a demandé d'avoir un regard cinématographique, de considérer que je travaillais sur un film et non sur un reportage télévisé. Le côté formel était important…
Lire l'article
Après Alain de Halleux, Pierre-Paul Renders, Thierry Zamparutti, dont les propos ont été publiés dans nos précédents webzines, nous avons demandé à Jaco Van Dormael de nous confier une carte blanche sur les événements qui depuis le début de l'année secouent la Cinémathèque Royale de Belgique. Car si un interlocuteur a été trouvé en la personne du ministre Charles Picqué, rien n'est réglé pour autant (nos politiques continuant à croire que le maigre subside de la Cinémathèque suffit à préserver et diffuser -- ne parlons même pas d'une numérisation de certains supports ou de la documentation afin… Lire l'article
Nous ne sommes pas faits pour vivre comme nous
Dans la grande tribu cinématographique des bricoleurs de génie, Robert Dehoux occupe une place à part, celle d'un irréductible rebelle. Venu au cinéma sur le tard, la septantaine bien portée, il réalise en parfait insoumis un percutant brûlot, le Zizi sous clôture inaugure la culture. Sans aide aucune, il réinvente le cinéma d'agit-prop, nous concoctant un film-tract iconoclaste et pétaradant, dans lequel il développe une formidable critique de notre vie quotidienne et une non moins passionnante façon d'en finir avec ce monde régi par notre peur et notre mépris de la vie à l'état de nature. Le…
Lire l'article
"Blanche-Neige est le premier film dont je garde un souvenir. Et un plan en particulier, celui où la Reine ferme les rideaux. Dans ma tête il y avait du feu dans ses yeux. Elle vient de voir Blanche-Neige et elle est vraiment furieuse. Je devais avoir 6 ou sept ans. Je ne me souviens plus exactement de mon âge", nous confie Lieven Debrauwer dans un français impeccable. Cut. Flash-Back. Samedi midi. La pluie comme horizon. Votre serviteur monte mutique, sans sa dose de caféine dans un taxi qui doit le mener au 174, chaussée de Charleroi au SiSiSi. Si, si, cette brasserie existe ! Un chauve revêtu d'une veste en Nylon caca d'oie avec un regard de type maniaco-dépressif nous observe dans le rétroviseur d'une… Lire l'article
Au 28ème Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand le palmarès des belges
Voilà 3 années que La Boîte… Productions dirigée par Arnaud Demuynck trouve le chemin de la sélection nationale du Festival grâce à l’apport non négligeable des coproductions françaises. 3 années et 3 succès. En 2004, Le Portefeuille de Vincent Bierrewaerts était couronné du Prix de la Meilleure Animation, tout comme Signes de Vie d’Arnaud Demuynck l’année dernière. Cette fois-ci, Chahut est honoré à 2 reprises.
C : Surpris de recevoir le Prix du Jury Jeunes ?Gilles Cuvelier : Ce fut une très bonne et très inattendue…
Lire l'article
C'est à l'âge de quatorze ans, en voyant le Désert vivant, un long métrage de James Algar produit par les studios Disney, que Pierre Gueulette s'emballe pour le cinéma Une passion qui ne se démentira jamais, pas plus que celle de la musique classique et du jazz dont il a une collection de vinyls à faire pâlir de jalousie quelques uns d'entre nous. Comment entrer dans le monde du cinéma, en faire un métier en Belgique lorsqu'il n'y a pas d'industrie, pas encore d'ateliers d'accueil ou de production ni d'écoles de cinéma ? Il y a bien l'IDHEC à Paris mais, après ,comment exercer son métier ? " Je cherchais une école…
Lire l'article
Le premier long métrage de Frédéric Sojcher a été une épreuve tant à l'étape de la production que du tournage. Confronté à ce double défi qui rendait une partie du scénario caduc, le réalisateur de Fumeurs de charme a su rebondir avec malice, en se servant des accidents du tournage pour les utiliser dans une narration plus complexe (celle d'un film-dispositif qui propose une mise en abyme du tournage effectué en Grèce dans des conditions tragi-comiques), en faisant appel à Jean-Paul Comart, son alter ego (ils ont tourné quatre films ensemble) qui en est devenu le deus ex machina.
Regarde-moi est un film déconcertant qui joue…
Lire l'article