Nous sommes au printemps 1986, Geneviève Robillard, directrice de production, nous emmène Philippe Reynaert, le rédac chef de Visions et moi à Ostende sur le tournage du premier long métrage de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne. Falsch, adapté d’une pièce de René Kalisky est tourné en 16mm (puis gonflé en 35mm) de nuit dans l’aéroport d’Ostende. Dans la salle de départs et d’arrivées. Après un entretien de Philippe Reynaert avec les réalisateurs, lors du dîner, les frères nous suggère d’illustrer l’article en les prenant à l’extérieur sur la piste d’atterrissage, Avec, un vieux…
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En Belgique francophone, une nouvelle génération de cinéaste essaie, en tournant des courts métrages, de se servir des codes du cinéma de genre pour éviter le label « auteuriste ». Jusqu'à présent, nous n'avons rien vu de renversant dans ces essais thrillero-pateux ou psycho-pâteux. L'exception venant de Série noire, un film de Pascal Adant qui nous démontre qu'il est possible de faire un film de genre qui ait le regard d'un auteur. Pascal Adant s'est tout d'abord essayé à l'animation, et au live mixé de séquences d'animation. Bref, un cinéaste qui aime expérimenter. Le pitch de Série noire ?…
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L’édition très soignée comporte aussi le film commenté par Stephan Streker et Michaël Goldberg. On y apprend plein de choses, of course. La passion un peu obsessionnelle de Stephan pour les plans nocturnes des freeways. L.A. c’est un ensemble de freeways. C’est aussi la voiture qui est la vraie unité de mesure de L.A. Les deux comédiens insider, sont le contrepoint de Michaël Blanco, l’outsider du film. Ces deux narrateurs, Alfred et Simon sont, dans la vie, des comédiens de rues rencontrés lors des premiers repérages. Que le poster d’Eddy Merckx affiché dans la chambre de Michaël Blanco, vient de la collection personnelle de Stephan qui est un fan du champion cycliste.
Le…
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Vies Nouvelles a le rythme du village de la Chine centrale dans laquelle il émerge. Situé au bord de la rivière Danin, un affluent du Yang Tse, ce village vit dans l’attente de son engloutissement par le barrage des Trois Gorges, en amont du Yang-Tse. Un barrage pharaonique (le plus grand du monde : 2.300m de largeur et d’une hauteur de 185m) qui oblige les populations des alentours à se déplacer, à migrer sur une période 17 ans. Une famille, les Gao, vit cette transformation, comme toujours en Extrême-Orient, partagée entre tradition et modernité : une distinction qui recouvre aussi les différences générationnelles qui s’aiguisent avec le développement de l’économie… Lire l'article
Au Japon, un festival de films pas comme les autres
Le Friendship Film Festival
Françoise Levie, choisie parmis les réalisateurs belges francophones, est invitée au Japon pour une étrange aventure. Elle nous la relate avec photos souvenirs à l'appui. "Qui en Belgique a entendu parler du Friendship Film Festival organisé en marge de l’Expo Universelle de Aichi au Japon ?Très peu de monde… à l’exception des deux heureuses bénéficiaires qui eurent la chance de représenter la Belgique.
Le concept
Vingt et un réalisateurs, dont dix femmes, appartenant à des pays aussi différents que la Turquie, le Nigeria, l’Inde, Cuba, la Lithuanie, le Cambodge, la…
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Fondateur avec Wilbur Nelissen de Cine&FX, Patrick d’Artois a secoué le monde du cinéma, il y a deux ans au Festival de Namur, en organisant un test comparatif entre les supports négatifs et numériques. Travaillant avec le support numérique depuis plus de dix ans il nous a paru intéressant de lui demander son avis sur son évolution. D’autant que deux longs métrages belges sont dans le collimateur de Cine&FX : Comme tout le monde de Pierre-Paul Renders et Le Poulain d’Olivier Ringer.
Suite d’un entretien passionnant et passionné
Cinergie : Nous avons l’impression qu’en Belgique on en est à la pointe du numérique par rapport à des pays plus importants…
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Malpertuis, le film-culte d’Harry Kümel est édité par la Cinémathèque royale en collaboration avec Sofidoc, la maison qui a produit le film il y a plus de trente ans, en 1972 exactement. Il s’agit d’un double DVD comportant deux versions différentes du film augmenté d’une série de bonus réalisés par Françoise Levie et Erik Martens. Adapté d’un roman de Jean Ray, écrit en français (il signait ses textes flamands John Flanders – voir le film de Françoise Levie dans les bonus), Malpertuis suit le parcours de Yann, un jeune matelot qui cherche sa sœur Nancy. Il pénètre dans une maison baroque sur laquelle règne Cassave, un vieillard…
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Il y a deux façons d’aborder Jean-Pierre Melville, cinéaste atypique de l’hexagone. Soit en abordant son côté tendance (sa filiation avec le cinéma asiatique et Tarantino) soit en parlant du style de Melville, cette élégance qu’ il avait d’ éviter les clichés du genre abordé en signant des films singuliers. Le cinéaste « tendance » réalise des films obéissant à une logique du rite. Jamais de blabla ou de dialogues envahissants, la captation descriptive d’individus prisonniers de trajectoires qui deviennent leur destin. Melville « parrain » du cinéma asiatique et « post-moderne » américain ?…
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Le lion rugit... Dans l'obscurité on découvre une plage silencieuse sous un peu de clarté lunaire... Pas le moindre frémissement aux alentours... En fait, c'est juste la texture d'une peau attachée à ce corps de femme immobile sur un lit. On remonte le long de ses monts et vallées dont une grande partie est recouverte par un drap. Une nappe peut-être ? Le lion est là... Enfin... L'homme, quoi ! Affamé, les yeux plein de désir. Il ne sait peut-être pas par où commencer.
En entrée, prendra-t-il des escargots ? Hmm ! Il commence par les pieds qu'il renifle, étreint, lèche, pourlèche, savoure... sans les entamer. Il se délecte…
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Cointe, les liégeois connaissent. C’est ce qu’on appelle un beau quartier : des allées verdoyantes, bordées de grands arbres, peu troublées par la circulation automobile. Et des villas luxueuses, assez disparates, qui témoignent des différentes tendances de l’architecture des maisons individuelles du siècle passé. Le temps d’un doux soir de juillet (si, si, il y en a eu quelques-uns !), la quiétude des lieux a été légèrement troublée par l’acteur et réalisateur Lucas Belvaux, qui y tournait quelques scènes de son prochain film, La raison du plus faible, dont l’action est située en région liégeoise.
Etrange…
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C’est dans le cadre cossu d’une chambre de l’hôtel Métropole, aux antipodes de l’univers de leurs films, que Cinergie a rencontré les Frères Dardenne, entrés récemment dans le club très fermé des doubles palmés d’Or, grâce à leur dernier film coup de poing, l’Enfant. Présenté en mai dernier au festival de Cannes, il sort ce mois-ci sur nos écrans. Souriants, ils sont toujours d’accord l’un avec l’autre (enfin presque ! ), ils répondent chacun à une question sur deux et nous parlent du succès, du microcosme du cinéma, de Jésus et de l’importance du casting, avec une assurance qui ne laisse pas de doute quand… Lire l'article
« Il n’y a pas de malentendu. Il n’y a que des malentendants » Pierre Rey. Une saison chez Lacan. Points-Seuil
L’Enfant s’inscrit dans la ligne générale qu’explorent depuis Falsh, leur premier long métrage, Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne; la frontière qui sépare l’humain de l’inhumain. Qu’est-ce qui distingue l’un de l’autre ? Que se passe t-il lorsqu’on vit hors des re-pères installés par la société pour adopter un parcours en bordline?
Bruno (Jérémie Renier), un jeune homme, vit dans un monde hors de la loi et de la morale, un monde de l’équivalence générale…
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Le cinéma comme l’adresse
Extraits d’un journal qui commence à la fin du mois de décembre 1991 pour s’achever au début de l’année 2005, avant de laisser le pas aux deux scénarios du Fils et de L’Enfant, Au dos de nos images de Luc Dardenne est le récit d’une aventure artistique de près de deux cents pages. Instrument de travail, lieu de concentration et de tension, le journal donne à voir la construction de chaque film depuis l’échec de Je pense à vous jusqu’à L’Enfant.
Première, seconde, troisième, jusqu’à sept, neuf versions d’un scénario. Luc est au stylo, Jean-Pierre au téléphone…
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