Une critique de faible intensité, n’hésitant pas à rejeter la réflexion critique, se développe. Les enjeux deviennent alors : le film va-t-il rapporter beaucoup d’argent ? Quelle est sa place au box-office ? Quel est le pitch le plus surprenant ou encore avec quel acteur l’actrice est-t-elle collée-collée ? Des notions plus "cool" que la mise en scène du cinéaste qui est cependant l’enjeu même du travail de critique, « c’est-à-dire la manière dont un cinéaste utilise les moyens spécifiques du cinéma pour construire un rapport au monde avec son spectateur ». Face à l’actuelle régression, à la…
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Voyage au bout de l’enfer
Jeanne (Emmanuelle Béart) et Paul (Rufus Sewell) ont perdu leur fils, Joshua, lors du tsunami de 2005. Incapables de faire leur deuil, ils sont restés en Thaïlande. Le corps de l’enfant n’ayant pas été retrouvé, ils s’accrochent à cet ultime espoir. Jeanne se convainc que l’enfant a été kidnappé lors de la catastrophe et qu’il est encore en vie. Paul lui, est plus sceptique. Lors d’une soirée caritative, Jeanne croit reconnaître Joshua dans une vidéo tournée sur les lieux du drame. Le couple va s’embarquer dans une quête qui les plongera au fin fond de la jungle tropicale, au sein d’un royaume surnaturel où…
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Lire à propos du Premier venu de Jacques Doillon
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La fin de l’innocence
Walkabout de Nicolas Roeg sort en DVD et plus qu’une bonne surprise, c’est un plaisir nécessaire de pouvoir voir et revoir ce film passionnant, nourri des rêves rebelles de la fin des années soixante et qui, avec une étonnante intelligence, anticipe ce qui allait se jouer d’essentiel dans la critique de notre civilisation et la disparition des mondes indigènes.
Pour faire court, Walkabout nous raconte une rencontre impossible, celle de deux jeunes blancs, une adolescente et son très jeune frère perdus dans le bush australien, et d’un jeune garçon aborigène en plein « walkabout », autrement dit, faisant l’apprentissage solitaire et…
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En octobre, le 26 du mois, la RTBF/La Deux se remet en route pour son émission consacrée au court métrage. Voici le premier : Dernier voyage de Pierre Duculot. Un film amusant. Partir en vacances sur la Côte d’Azur (à Saint-Tropez ?) avec aux pieds les redskins ou les converses rouges (of course) ? Chic ! Sauf que grand-maman n’est pas très bien dans ses pantoufles vieux jeu. Partons ou partons pas ? Mais, au juste qui pète les plombs ?
Du court au long
Le premier film, vu dans son enfance, à Liège, dont se souvienne réellement Pierre Duculot est Le Gendarme de Saint-Tropez. « De Funès hystérique, c’est précis dans ma tête, l’histoire m’échappait…
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Philippe Vandendriessche, ingénieur du son, profite d'un message impersonnel qu'il reçoit de notre part pour nous proposer des images qu'il a du plateau de Séraphine, le film de Martin Provost, duquel il venait de rentrer. Nous réagissons plutôt mollement et à notre grande surprise, nous découvrons un homme passionné, ému de ce qu'il a vécu sur ce plateau et qui insiste pour partager son expérience. Enthousiastes, nous l'invitons et - oh délice! - Philippe Vandendriessche nous offre une après-midi de discussion, à la rencontre de son métier d'ingénieur son, naviguant entre technique et philosophie et nous émerveillant du… Lire l'article
Mai 68 a ébranlé le cinéma dans son rapport au monde. Qu’en reste-t-il ? C’est la question que s’est posée la nouvelle génération des Cahiers du Cinéma. Jean-Luc Godard, dès La Chinoise (antérieur à 68), s’est interrogé sur l’art de la représentation dans la contemporanéité du monde, tandis que pour les Straub, fidèles à la mémoire du temps, « la lutte des classes, c’est l’histoire des hommes, des Grecs à nos jours, ce n’est pas la petite histoire de 68». (Alain Badiou)Dans les Etats d’Icarie, Antoine de Baecque nous décrit la chronologie événementielle de 68 en France. Dès…
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Belle moisson et bel horizon
La 23ème édition du Festival de Namur a été riche de pépites, joyaux et autres merveilles du 7ème art. Un beau florilège d’auteurs exigeants et de films en quête de sentiers difficiles, escarpés et dangereux. Un bémol, cependant : nous n’avons pas tout vu, n’avions que les longs métrages de fiction belges à voir absolument et cet avis ne relève donc que de l’angle sous lequel, nous, pauvres journalistes pas toujours éclairés, sommes partis en quête de bouleversements cinématographiques.
Ils furent tout de même au rendez-vous. À commencer par Home, le premier long métrage pour le cinéma…
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Lire la critique de Vinyan
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Virginie Hocq est une comédienne sortie du conservatoire qui joue désormais le chef d’orchestre ou la femme-orchestre dans une série de sketchs mentalement zinzins. Des portraits d’entomologie super bien captés. Balaise Virginie.Fuyez l’intro qui n’a pas le moindre intérêt et découvrez l’univers surréaliste à la puissance deux de la maison de retraite avec les saintes nitouches et les vieux schnoques. La liste des courses, super connu devenu, toujours aussi sidérant (un coucou de chez coucou) sur la sexualité quotidienne d’un couple autement plus collé-collé que les bidules porno sur internet. Vous me direz que la jouissance des femmes c’est…
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Illustration de Gwendoline Clossais
Il n’y a guère d’activités pour les pensionnaires des maisons de retraite. Souvent, leurs chambres deviennent des cellules d’ennui rythmées, de temps à autre, par les entrées et sorties des infirmières. La solitude prend alors le pas, en l’absence des visites des familles, qui s’espacent petit à petit pour ne plus exister que dans les souvenirs.
C’est un peu ce monde-là que l’on imagine autour d’Arthur, un vieil homme dans le dernier quart de sa vie, apparemment pas vraiment bien dans sa peau, recroquevillé dans son lit, s’apprêtant à voir passer une journée de plus agrémentée du seul son d’un coucou…
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Voir les propos de l'ingénieur son sur ce filmDieu m’a donné la foi
“L’œuvre dont nous parlons est unique en son genre et défie toute comparaison. Sa genèse est incontrôlable. Elle échappe aux lois qui, d’ordinaire, régissent la peinture, bien qu’elle en satisfasse les plus extrêmes exigences. Séraphine, avec les éléments les plus modestes, quelques fleurs, des feuilles, des arbres, de l’eau qui court, a créé, par des moyens hardis qui sont sa conquête personnelle, une œuvre grandiose.”
Wilhelm Uhde, 1945.
Exercice particulièrement périlleux pour un cinéaste, l’évocation de la vie d’un peintre…
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Il était temps d’en parler : Vicky Cristina Barcelona, présenté en hors compétition au dernier Festival de Cannes, sort le 29 octobre. Si le courage vous manque pour attendre de découvrir le dernier Woody Allen, vous pouvez toujours vous envoler pour Barcelone ou vous offrir une soirée tragi-comique en cinq films-chapitres, grâce au coffret Woody Allen : His new millenium movies.
Le Sortilège du Scorpion de Jade (2001) : C.W. Briggs (W.A.), détective au flair sans pareil, travaillant depuis 20 ans pour la compagnie d’assurances North Coast, a des rapports très conflictuels avec la nouvelle recrue, Betty Ann Fitzgerald (Helen Hunt) récemment engagée pour rationaliser…
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Voir l'entretien filmé de Jacques Doillon
Nous avons découvert Jacques Doillon lors d'un premier film très utopiste, L’An 01. Trente films depuis... en impliquant le plus souvent des acteurs non professionnels même si Jane Birkin, Isabelle Huppert ou Richard Anconina ont été les personnages de certains de ses meilleurs. Sa tasse de thé, ce sont les enfants, les ados, les jeunes, tous ceux que les structures du monde adulte n’ont pas encore contaminés, qui sont encore dans l’instant, dans la pulsion avant tout : La Fille de 15 ans, La drôlesse, Le Petit criminel, Le Jeune Werther, Ponette, Les Doigts dans la tête, Petits frères. En musique (Doillon l’adore), on dirait qu’il…
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