Cul sec ! et à l’air….En 2003, Félix van Groeningen imposait à l'écran sa radicalité formelle en suivant les pas d’un jeune dealer et d’une arpenteuse de trottoir dans Steve+Sky. Trois ans plus tard, le jeune réalisateur flamand revenait avec Dagen zonder Lief où six trentenaires oscillaient entre insouciance et prise de conscience.
Cette année, avec La Merditude des choses, sélectionné pour les Oscars 2010, il passe, pour la première fois, à l’adaptation d’un roman éponyme sans pour autant abandonner un style très personnel.
On annonce, depuis quelque temps, une « nouvelle vague » flamande ;…
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Débroussailler les chemins de l'oubliCombien de temps peut-on supporter d'occulter la vérité et de l'ensevelir dans le silence du vaincu alors même qu'on sait qu'il y a eu injustice ? Peut-on indéfiniment accepter de courber l'échine, laisser tomber les épaules et prêcher des paroles fatalistes tout en se laissant ronger par le non-dit ? Peut-être l'oubli est-il plus acceptable lorsqu'il est collectif, mais tôt ou tard, les mots doivent être prononcés, la vérité être dévoilée. C'est ce que l'Espagne est en train de vivre à chaque excavation de fosses remplies d'opposants assassinés par la dictature franquiste qui… Lire l'article
La banalité d'un acte use son intérêt. Plonger dans le flux télévisuel rend les images anecdotiques, les sons monocordes et les récits sans relief. Dans ce magma unicolore transperce, de-ci de-là, un chef-d'œuvre. Se souvenir d'un film vu à la télé témoigne de sa qualité, hormis du fait de choisir le petit écran comme support. Pouvoir sortir du lot ravit les cinéastes qui souhaitent être découverts par des yeux avertis plutôt que dans l'indifférence de l'Audimat. Ainsi, fleurissent sur les écrans des salles obscures, des productions habituellement réservées à la télévision. Les films documentaires…
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La mélancolie est douceL'événement cannois 2009 fut, pour la Belgique, non pas le couronnement du cinéma en Communauté française, dont on espérait une présence prestigieuse, mais bien la Communauté flamande. Trois longs métrages étaient reçus avec beaucoup d'attention par nos collègues critiques de cinéma. Étonnamment, la presse francophone belge est restée assez discrète sur leur passage. Doublement pénalisés, par leur origine linguistique (du côté francophone) et par leur genre (du côté néerlandophone), les films de Caroline Strubbe, Dorothée van den Berghe et Felix van Groeningen sont des objets atypiques qui… Lire l'article
Prise de vue - animation - projection - relief/ 3D
Nous avons traité, il y a quatre ans, des développements techniques de la chaîne du cinéma. Une époque où le cinéma à petit budget se servait des découvertes de la vidéo et de la télé utilisant le système numérique pour dépenser moins d'argent, opérer en équipe réduite et parfois en utilisant des projections avec des Barco 2K, (opération moins coûteuse et moins lourde que celle des copies en pellicule).Entre-temps, les techniciens du cinéma ont imposé une caméra numérique munie d'un capteur afin de pouvoir utiliser les otiques que, depuis plus d'un siècle,…
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African CouenneManuel Poutte manie aussi bien la fiction que le documentaire. Il choisit le genre de film le mieux adapté à son propos, mais son travail est toujours hanté par les mêmes questions fondamentales : qu’est-ce qui fait que l’homme est un homme, et quelle est sa place au sein d’un univers de plus en plus rationaliste, de plus en plus aseptisé, bref de moins en moins humain ? Cette fois, c’est en Afrique qu’il a choisi de poser sa caméra. Il la connaissait déjà pour y avoir erré à la rencontre de gens et de cultures très différentes, mais il n’y avait jamais encore exercé son activité de réalisateur. L'Afrique, il la sent marquée… Lire l'article
L’immigration est une synthèse douloureuse Comme documentariste, Manuel Poutte n’a de cesse de pratiquer une quête du sens à rebours des idées toutes faites. Dans En Vie, il s’attaquait au postulat selon lequel il n’y a pas d’alternatives à notre société capitaliste et consumériste en nous faisant partager trois pratiques de vie différentes, allant de la recherche individuelle à l’expérience la plus collective. Sans renier ses sympathies, il filmait ses sujets avec une totale absence de jugement et une honnêteté foncière qui provoquaient, chez le spectateur, davantage d’interrogations et de remises en question que tous les discours. Bien sûr que…
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À feu et à sang
En 2001, la réalisatrice uruguayenne Beatriz Flores Silva suivait, sur les trottoirs de Montevideo, la jeune Elisa et son passage du rêve au désenchantement dans En la Puta Vida. Avec Masangeles, la réalisatrice revient sur une autre « putain de vie », celle d’une orpheline précipitée dans une famille et un pays déchiré par la violence.
Masangeles a sept ans et vit seule avec sa mère dans un joli appartement de Montevideo. Son père, elle le voit le plus souvent à la télévision, dans des émissions politiques. Lorsqu’il ne passe pas sur le petit écran, le fameux politicien Aurelio Saavedra vit avec sa nombreuse…
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Le Cinéma est-il une philosophie ?
Ce n'est un secret pour personne de révéler que la philosophie européenne repose sur l'idée que connaître c'est voir, penser c'est regarder. Réfléchir, c'est discerner. L'œil du philosophe s'exprime dans l'allégorie de la caverne de Platon (La République, livre VII, éd.Pléiade, p.1101-1107). L'on y voit des hommes retenus prisonniers, enchaînés, dans une grotte souterraine, contraints de regarder devant eux. Ces prisonniers prennent l'ombre pour la lumière, les projections animées par le feu qui bouge derrière eux et agite le mur devant lequel ils font face, pour la réalité.…
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Manuel Poutte manie aussi bien la fiction que le documentaire. Il choisit le genre de film le mieux adapté à son propos, mais son travail est toujours hanté par les mêmes questions fondamentales : qu’est-ce qui fait que l’homme est un homme, et quelle est sa place au sein d’un univers de plus en plus rationaliste, de plus en plus aseptisé, bref de moins en moins humain ? Cette fois, c’est en Afrique qu’il a choisi de poser sa caméra. Il la connaissait déjà pour y avoir erré à la rencontre de gens et de cultures très différentes, mais il n’y avait jamais encore exercé son activité de réalisateur.
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Après Alice ou la vie en noir et blanc, un court métrage aux allures de portrait fragile, Sophie Schoukens revient avec son premier long métrage consacré une nouvelle fois à une figure féminine, celle de la jeune et belle Marieke. Présenté au Festival du Film Francophone de Namur, Marieke Marieke prend le chemin sensible d’un cinéma cathartique et peut-être un peu trop fragile.
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La Totale
Après le passage en salles de Formidable, le deuxième long métrage de Dominique Standaert, il était logique d'en attendre une sortie DVD. Mais à cette occasion, le distributeur Come and See est d'humeur généreuse. C'est un double DVD qu'il nous propose, avec l’intégrale des films «pro» de Dominique Standaert, … et plus encore.
On est ravi d'avoir ainsi l'opportunité de braquer le projecteur sur le travail de Dominique Standaert, cinéaste peu prolixe (un court et deux longs métrages en dix ans), mais professionnel compétent, passionné, minutieux et affable comme nos voisins nous les envient. En un quart de siècle,…
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Jeu de miroir
Quinze ans avant de signer le sulfureux et culte Marquis mettant en scène un Sade en grande conversation avec son pénis, Henri Xhonneux réalise Souvenir of Gibraltar en 1975. Bien loin du célèbre détroit, le réalisateur situe l’action de ce premier long métrage entre Bruxelles, Eupen et Welkenradt et propose une « autobiographie » familiale qui se veut avant tout une comédie populaire. Un film oublié que Paul Geens et son asbl Belfilm ont édité dans la collection Made in Belgium.
Federico Fellini, Fassbinder, Woody Allen, Nanni Moretti, Philippe Garrel, Wim Wenders, Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf, Jean-Luc Godard, sans oublier François…
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Žižek, de qui, de quoi, le cinéma est-il fait ?
Bienvenue dans le monde de Žižek (que les lecteurs de Trafic connaissent bien). Drôle, insaisissable, provocant, critique, sceptique, féroce à contresens (lorsqu'il nous affirme que Deleuze et Foucault sont pervers), provocant (Alexandre Kojeve présenté comme un espion soviétique et non comme l'homme qui a fait connaître Hegel en France), lacanien, aussi incorruptible que dans un film de Brian De Palma, surnommé « Marx Brother » par le New York Times, Slavoj Žižek (prononcez JiJek), philosophe et psychanalyste, est aussi un globe-trotter du cinéma. Il se moque, dans un style hilarant, de l'obscurantisme de la séquence…
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