Je suis libre, oui et non
Cela se passe dans un lieu clos qui rappelle l'espace carcéral d'une cellule. On est au Québec, dans une ville, une rue, une maison. Là autour d'un espace commun, cuisine et salle de séjour, des chambres individuelles et dans ces chambres des ex-détenus, des hommes en transit. Ces hommes ont passé vingt, vingt-cinq, trente ans en détention pour des crimes violents dont on ne saura pas grand chose. Ils sortent de prison et sont supposés se réhabituer à la vie sociale. Proposition de réinsertion, période de transition entre l'univers de la prison et la « vraie vie », cette situation particulière balance entre contrôle judiciaire…
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Insas : les étudiants font leur cinéma
Olivier Smolders, Jaco Van Dormael, Alain Berliner, Benoît Mariage, tous ont un point commun… ils ont étudié le cinéma à l’INSAS. Qu’en est-il de la promotion 2014 ?
Après les étudiants de l’IAD à Louvain-La-Neuve, les étudiants bruxellois de l’INSAS ont présenté les travaux qui ont titillé leur esprit et leur caméra. Un monde fou s’est pressé dans le studio du Bozar malgré le beau temps, le match Belgique-Corée et surtout la Quinzaine cannoise présentée juste à côté, à la CINEMATEK. Six heures de projection pour un total de 5 fictions et 11…
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En 2004, Claude Savaroc interviewait Jean-Michel Vlaeminckx sur le métier de photographe de plateau. L'entretien avait paru sur un blog dédié à la photo. Nous le publions aujourd'hui en mémoire de Jean-Michel, inopénement disparu.
Claude Savaroc : Jean-Michel, être photographe de plateau, cela consiste en quoi ? C'est le gars qui apporte les consommations sur un tournage ?
Jean-Michel Vlaeminckx : En général, c'est un stagiaire de la régie qui s'occupe du café et des consommations. C'est le seul point que nous avons en commun avec Hollywood. Pour le reste il n'y a de photographe de plateau salarié sur un film que sur les grosses productions (deux fois l'an).…
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Dans un récent message adressé à l’UPCB, Jean-Michel Vlaeminckx écrivait ceci:
« Je suis de plus en plus assailli par des personnages qui demandent de modifier un point de vue sur leurs films parce que cela ne respecte pas ce qu'ils s'imaginent être leur vérité. Comme si le rôle du critique était de faire de la propagande pour un produit. Nous ne sommes évidemment pas au Monde ou à The Guardian, mais tout de même, il me semble que la propagande donc la réclame cela se paie. Le point de vue lui, est non payant. Notre problème est que certains réalisateurs s'imaginent que la critique est de la pub non payante. C'est d'autant plus…
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Prendre le temps… le maître mot permettant d’aboutir à une œuvre de qualité, un véritable luxe dans cette époque où prime l’instantané, la tyrannie de la vitesse. Mais ce temps nécessaire d’écriture, de maturation, de perfectionnement est-il aussi indispensable ou justifié dans le documentaire ?
Comme le précise très justement le producteur Joseph Rouschop, le système actuel impose aux auteurs la rédaction d’un dossier en bonne et due forme comprenant synopsis, note d’intention et scénario (ou traitement), pour trouver les moyens financiers de tourner le film dont ils rêvent. En ce sens, la nécessité serait étroitement…
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Il (Henri Langlois) a été mon idole. Il m'a fait découvrir ce que je n'avais pu voir nulle part ailleurs, Feuillade et Buñuel, Fritz Lang et les classiques russes. Les Rapaces et Intolérance. »
Alain Resnais
La revue trimestrielle du printemps 2014 s'articule principalement autour de trois dossiers consacrés à des films de John Carpenter, Pier Paolo Pasolini et Eric Rohmer.
La revue démarre fort, très fort sur deux récents : A touch of Sin de Jia Zhangke et Le loup de Wall Street de Scorsese. L'un se passe en Chine, l'autre aux Etats-Unis. L'article, signé par Bernard Benoliel, commence par une citation de La Boétie, extraite du Discours sur la servitudevolontaire.…
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Illustration Gwendoline Clossais
Prix d’interprétation pour Kim Ceysens , Le Court en dit Long, Paris 2014
Fiction, 2013, DCP, 16’16’’, couleurs
« Le premier là, c’est un putain de mégalo. Il est sympa mais tu dois tout le temps le rassurer sur son physique. Mais ouiii tu es beau, mais ouiii ceci… enfin bon… ».
Deux femmes se parlent de manière décontractée. Apparemment du moins. L’une semble regarder une liste un peu interrogative, l’autre lui explique qui est qui. Briefing de vente ? Petite préparation au démarchage à domicile ? Petite leçon sur la technique de l’empathie ? Ou transfert d’infos entre infirmières…
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Le cinéma, c’est du sérieux
C’est une tradition au mois de juin, le Cinémascope de Louvain-la-Neuve accueille les étudiants de l’IAD (InstitutdesArts de Diffusion) pour venir présenter sur écran géant leurs films de fin d’études. Comme chaque année, une foule de techniciens, professeurs, acteurs, professionnels du cinéma, membres de la famille et curieux s’est pressée dans la grande salle. Cette année, 5 fictions, 4 documentaires et une poignée de travaux animés ont été projetés durant toute une (assez sage) après-midi.
Sage donc. C’est le mot que nous retiendrons de ce pourtant assez joli cru 2014 de l’IAD.…
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Retour aux sources
Rien de tel pour passer le temps quand la pluie s'acharne dehors. Rester dans son lit, avec des petits biscuits et regarder des Disney (prononcé à l'américaine pour la rime). Quatre grands classiques sortis en DVD pour le plaisir des grands et des petits. Inutile de revenir sur la pomme empoisonnée de Blanche-Neige, les trois marraines-fées d'Aurore, l'amoureux velu de Belle, les joyeux drilles Timon et Pumba. Des histoires déjà bien connues de tous. Par contre, un petit focus sur les bonus ne serait pas du luxe.
Dans la version commentée de Blanche-Neige par le spécialiste de l'animation John Canemaker, on découvre les secrets de la réussite de ce premier long métrage…
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Après En lo escondido (Ceux qui attendent dans l'obscurité) et Los Abrazos del Rio (L'étreinte du fleuve), Noche herida(Nuit blessée) est la dernière partie de la trilogie colombienne de Nicolas Rincon Gille. Titillé par le questionnement d'un père anthropologue, curieux des croyances populaires, Nicolas sait que les personnes sont capables d'imaginer tout un système d'existences et de pouvoirs, d'explications surnaturelles non contrôlables pour surmonter l'inacceptable. Dans ses films d'apparence folklorique ou sociale, où le mystique a la place qui lui est dévolue en Amérique latine, Nicolas démasque l'omniprésence des paramilitaires, la peur qu'ils… Lire l'article
Six récits choisis du livre de Marie-Paule Fayt-Davin Vingt secondes et tout bascule
Atelier Graphoui/ Six récits documentaires /21 minutes
Cinergie : Aline Moens, dans quel contexte ce projet est-il né ?
Aline Moens : Marie-Paule Fayt-Davin était à la recherche d’une cinéaste qui réaliserait une interview d’elle pour présenter son livre Vingt secondes et tout bascule (1) qui raconte son combat contre la maladie. Le 13 février 2003, un accident vasculaire cérébral avait complètement bouleversé sa vie. Tout était à réapprendre, à réinventer.
Lors de notre première rencontre, je lui ai plutôt proposé…
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C'est peu dire que l'arrivée de Netflix dans nos contrées suscite des réactions passionnées. Formidable aubaine pour les grands consommateurs de films et de séries l'entreprise, issue de la célèbre Silicon Valley, est perçue comme le loup blanc par de nombreux professionnels de l'audiovisuel.
En France, locomotive du cinéma européen, c'est le branle-bas de combat. Cette implantation de Netflix est surtout l'occasion d'évoquer quelques-uns des nombreux enjeux qui la sous-tendent, dépassant largement le cadre du septième art. Alors que l'entreprise est pointée du doigt, il n'est pourtant pas inutile de s'intéresser à la lune. Tentatives…
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C'est au moment où ça arrive qu'on se dit que c'est trop tard. Tout est alors trop tard ! On sait que la vie n'est pas éternelle, que personne n'est immortel. C'est la donne de départ, que l'on accepte tous. Même si on imagine que ça concerne les autres, pas nous, pas les proches.Et pourtant !Jean-Michel, celui que le cancer n'est pas parvenu à vaincre, ni sa chute, ni sa commotion.Jean-Michel, qui était comme ces herbes folles, résistantes au macadam stérile.Jean-Michel qui vilipendait les boulevards de l'industrie cinématographique de consommation.Jean-Michel qui était cette touffe de nature que toutes les règles, les lisseurs, les effaceurs d'inattendu… Lire l'article
Le 29 juillet, le réalisateur flamand Roland Verhavert est décédé à 87 ans, chez lui, d'une crise cardiaque.
Ayant principalement exercé ses talents en Flandre et sans doute moins connu dans la partie sud du pays, Verhavert n'en reste pas moins un des pionniers du cinéma belge et un de ceux qui ont le plus puissamment aidé à l'essor d'un cinéma flamand.
A peine sorti de l'école, il co-signe avec Rik Kuipers et Ivo Michiels De meeuwen sterven in de haven (Les mouettes meurent au port), l'un des films les plus importants du cinéma belge des années 1950. Totalement imprégné de l'esthétisme de son époque, ce film aux tendances expressionnistes…
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