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Le Con de François Paquay

Publié le 02/06/2009 par Sarah Pialeprat / Catégorie: Critique

Pisse-froid s’abstenir

On est toujours le con de quelqu’un, voire de plusieurs, et pourtant, le con, c’est toujours l’autre, celui qui n’a rien à voir avec nous en somme. Qu’est-ce qu’un con finalement ? Une question qui trouve une réponse possible dans le dernier court métrage de François Paquay adapté d’une nouvelle de Xavier Diskeuve.

Le Con de François Paquay

Ils s’appellent François Pignon (L’emmerdeur, Le dîner de cons), Hubert Bonisseur de La Bath (OSS 117), ou encore Frank Dubosc (dans la vie comme au cinéma), les cons sont les personnages indispensables des comédies, bonnes ou mauvaises. Cela ne date pas d’hier, ni même du cinéma. Sans les cons, Molière sans doute serait resté Jean-Baptiste Poquelin, marchand-tapissier. 

Tout comme Francis Veber et son inénarrable François Pignon, Diskeuve a lui aussi son con récurrent, Walter Molitor qui, après avoir tenté sa chance à Paris dans l’émission La chanson-chanson, prend le chemin de la Croisette avec son acolyte, le cousin Jacques (François Maniquet) dans I cannes get no. Bref Diskeuve adore les cons. Son dernier en date, anti-héros d’une de ses nouvelles, il l’a généreusement confié au réalisateur François Paquay qui l’a adapté et nommé Jean-Bernard Lambillotte.

Jean-Bernard est un peu enrobé. Il porte des lunettes comme on en fait plus depuis les années 70, un pull beige-sale trop moulant et rêve de devenir chef à la FDCBPP. Seulement voilà, les hauts dirigeants de cette obscure entreprise ont recruté quelqu’un d’autre (un con, bien sûr) et le rêve va vite tourner au cauchemar. Mais quel est le plus con des deux ? Ce chef rigide et sans humour qui va transformer le joyeux bureau en clinique aseptisée, ou notre pauvre Jean-Bernard qui teste, sur son nouveau chef, le répertoire des plus mauvaises blagues de toute l’histoire de l’humanité pour le dérider ? Le concours est ouvert. Les deux comédiens, Jean-Philippe Lejeune et Koen Van Impe (l’inoubliable danseur de tango dans Tanghi Argentini) jouent sur les oppositions à la perfection, à l’instar de leurs bureaux respectifs qui représentent deux mondes en complète contradiction.

Produit par Benzine, ce court métrage de 16’, tourné en numérique (en camera red) offre une qualité d’image remarquable, grâce notamment au travail du directeur photo, Frédéric Martin, qui, qu’on se le dise, est loin d’être un con.

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