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Noël au balcon de Martine Doyen

Publié le 01/02/1998 par Nicolas Longeval / Catégorie: Critique

Affreux, sales et méchants

Enfance pas plus géniale pour la petite héroïne de Noël au balcon. Mal fagotée, la peau du cou coincée dans le zip d'un K-way vinyle vert pomme, elle est traînée par une mère ultra-maquillée, jusqu'à la maison unifamiliale du cher ex, père de la petiote.

Noël au balcon de Martine Doyen

Dans ce temple du mauvais goût caricaturant les seventies avec brio (costumes, décors...), Noël réunit une collection rarement égalée de "beaufs", de mamies pleurnichardes et de Playmates 1973 prêtes à se crêper le chignon pour le moindre sein qui pendrait un peu plus que l'autre. Entre ces clones de Deschiens, l'ambiance électrique frise l'hystérie cacophonique...

Ce grand cirque du ridicule s'achèvera enfin lorsque, ballottée puis oubliée, la petite fille rejoint au grenier une étrange actrice russe, mystique et envoûtante. Derrière un rideau de perles scintillantes, frontière floue du rêve, elle assiste en secret à la reconstitution live de la scène qu'elle faisait jouer à ses Barbies au prologue : "... avec la langue, dit Ken, ça fait des frissons de la tête aux pieds !"

Si entre les deux rêves éveillés, la réalisatrice Martine Doyen accumule les anecdotes (souvent croustillantes), c'est qu'aux yeux d'un gosse, la réalité doit ressembler à peu près à ça  : un grand bazar décousu, sans queue ni tête, sans grand sens ni cohérence, où chacun y va à tue-tête de sa propre chanson  : "500 millions de croquettes, et moi, et moi, et MOI !"

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