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Yves Hanchar

Yves Hanchar

Métier : Réalisateur

Ville : Bruxelles

Province : Autre (Hors Belgique)

Pays : Belgique

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Biographie

Né à Huy en 1960, Yves Hanchar s'intéresse et fait du théâtre au lycée. Ce qui l'amène à travailler les textes à l'université, en philologie romane. Il abandonne rapidement les lettres pour travailler davantage l'image que la scène. Il s'inscrit à l'INSAS et en 1981 réalise La mort de Monsieur Goulouja, un film de 29', inspiré d'un nouvelle serbe et fabriqué avec des bouts de ficelle (pellicule inversible périmée de la RTBF).

Quatre ans plus tard, il met en scène Voisinage, un film dont la structure n'est pas sans évoquer La vie mode d'emploi de Georges Perec ou Fenêtre sur cour d'Hitchcock et qui est nominé aux Oscars du court métrage.
En 1987, il réalise Triste, un court métrage pas triste du tout (dans une rue des marolles une femme appelle son ami et finit par ameuter tout le voisinage) Ensuite c'est La Partie d'échecs, tourné en 1994, un long métrage de fiction qui ne se drape pas dans l'air du temps. L'intrigue a une touche nabokovienne, se passe au siècle dernier et offre des rôles à Denis Lavant, Pierre Richard (en contre-emploi) et Catherine Deneuve (remplaçant à l'escarpin levé Charlotte Rampling tombée malade au début du tournage). La lumière sobre de Denis Lenoir permet à Yves Hanchar de tourner vite malgré les difficultés inhérentes au film d'époque. Par souci vis-à-vis des comédiens, en 1995, Yves Hanchar reprend la direction de l'école Parallax qu'il codirige l'année suivante avec Harry Cleven. Il s'agit d'apprendre aux comédiens le jeu face à la caméra, la justesse, la sincérité de la personne qui joue. L'année dernière il réalise, En Vacances, un second film de fiction, qui sera présenté au Festival de Namur 2000.

Galerie photos

Filmographie

Route 66

Route 66

Scénariste
documentaire
2018
 
Sans rancune

Sans rancune

Réalisateur(-trice)
fiction
2009
 
En Vacances

En Vacances

Réalisateur(-trice)
fiction
2000
 
Pourquoi se marier le jour de la fin du monde?

Pourquoi se marier le jour de la fin du monde?

Comédien(ne)
fiction
1999
 
La partie d'échecs

La partie d'échecs

Réalisateur(-trice)
fiction
1994
 
Hôtel des Acacias

Hôtel des Acacias

Réalisateur(-trice)
fiction
1982
 

Sans rancune 2009

Le déclic...

Yves Hanchar

L'oeuvre d'un photographe un peu fou

Cela remonte à l'enfance. Sur les trottoirs de la rue Royale, j'avais trouvé un bout de rouleau de pellicule 35mm, échappé probablement d'une poubelle d'une des nombreuses maisons de distribution qui bordent cette artère. Je n'avais alors jamais été au cinéma et je ne connaissais rien à la technique cinématographique. Au premier coup d'oeil, je crus qu'il s'agissait d'une suite de diapositives comme en faisait mon père, l'oeuvre d'un photographe un peu fou qui aurait fait un bon millier de fois les mêmes clichés : un gros plan sur un visage de femme effrayée, suivi d'un plan général où l'on voyait une forêt baignée de brume où cavalaient des chevaux, je collai la pellicule contre la vitre de ma chambre. On m'informa qu'il s'agissait d'une pellicule de cinéma. Je me rappelle alors avoir considéré cet objet comme quelque chose de très précieux, de très rare. J'ignorais que l'on puisse faire des copies d'un film, j'étais donc le seul dépositaire de ces deux plans. Posséder ces images avait quelque chose d'illégal, d'impudique. Le moment de crainte de cette femme inconnue m'appartenait et aussi ces arbres et leur mystère. Il y avait une phrase en sous-titre, une sentence banale du genre : "Où est-il ?" qui excitait beaucoup mon imagination. Et encore une étrange bande latérale ondulante, à quoi pouvait-elle bien servir ? J'inspectai les différences entre les photogrammes, les clignements d'yeux de la comédienne, la galopade des chevaux et tentai de recréer mentalement le mouvement que cela devait décrire.
J'ai jeté cette copie lorsque j'ai réalisé mon premier film. J'ignore de quelle oeuvre elle provenait, l'actrice m'était inconnue et l'extrait devait durer moins d'une minute. Mais en admettant qu'un jour je voie ce film, je reconnaîtrais ce fétiche à coup sûr.

Yves Hanchar