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Maedeli-la-Brèche de Jaco Van Dormael

Publié le 01/03/1999 par Théo Salina / Catégorie: Critique

Maedeli-la-brèche, une crotte de mouche sur une carte régionale. C'est dans ce minuscule village perdu au milieu des champs, qu'un petit garçon de la ville vient passer ses vacances, en pension chez oncles, tantes ou grands-parents.

Maedeli-la-Brèche de Jaco Van Dormael

Finalement, on n'en sait rien : les " grands ", quand ils sont là, n'ont pas de visage. Ça fleure bon la campagne, l'enfance, un naturel qui se passe très bien des morales et symbolismes flagrants. Et l'on se retrouve tout rose, en culotte courte, les cheveux coupés au sécateur et les épis sauvages. Et l'on part à travers les hautes herbes à la recherche des sentiers cachés. Glissant sous un buisson touffu à la poursuite d'un lapin, on fait la rencontre d'un garçon manqué à peine plus âgé, crachant sur les jupes et les tresses. Le temps de courir jusqu'au terrain vague, et l'initiation commence. Pilotant en rêve un vieux camion pourri dont elle a fait son repère, la sauvageonne partage ses petits secrets, un corbeau mort, un sac de prétendu poison mortel, etc. Bien sûr, " on ne se mariera pas " ! Et tandis que déjà les feuilles brunissent sur les arbres, la mort et l'amour, avec pudeur, s'effleurent à peine.

C'était en 1980... Oscar hollywoodien du meilleur film étudiant, Maedeli-la-brèche laissait deviner d'autres Totos : des plans, beaucoup de plans ! Au-delà de son penchant nostalgique pour la douce mais peut-être fausse naïveté infantile, Jaco Van Dormael avait déjà trouvé son style.

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