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Violette au travail de Kita Bauchet

Publié le 15/07/2001 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Critique

 

Ici se poursuivent les aventures de Violette (Raphaëlle Bruneau), découverte adolescente acidulée à la recherche de l'amour dans Violette et Framboise, le premier film de Kita Bauchet. Violette y apprenait avec une certaine candeur que les garçons échangent impitoyablement leur solitude contre du sexe et que ça ne fait pas toujours le bonheur des filles. Cette fois, dans Violette au travail, notre girl fringuée sage comme une image (l'antidote au devenir-bimbo) cherche un job avec la même énergie et la même candeur après avoir été virée par son patron qui lui avait mis la main aux fesses et qu'elle avait giflé d'un coup droit à une main digne de Kim Clijsters (en retour de quoi le patron filou lui avait envoyé son revers à deux mains en rétorquant : "C'est bête, au moment où tu allais signer ton contrat !"). Donc, revoilà Violette au chômage, découvrant que c'est plus fatigant de chercher un emploi que de travailler. Beau panoramique filé à la terrasse d'un café où Violette consulte les petites annonces (ne servant pas de raccord comme les fameux panoramiques filés de Certains l'aiment chaud de Billy Wilder). Autre clin d'oeil, nous découvrons Michèle Van Brussel, maquilleuse bien connue des plateaux de cinéma, faisant la pub pour le métier de maréchal-ferrant, (sa première prestation derrière la caméra !). Revenons à Violette qui passe de petit boulot en petit boulot : tour à tour modèle habillée (?) dans une Académie, shampouineuse dans un salon de coiffure, livreuse de pizzas à moto, hôtesse dans un complexe cinématographique. Pour couronner le tout, son colocataire se barre en la laissant seule avec le loyer de l'appartement. Là, Violette se dit, tout à trac  : "J'aurais dû coucher, les choses seraient plus simples !". Va-t-elle devenir monomaniaque dépressive ? Destroy ? Punkette night-clubbeuse ? Adepte du zen? Oui! Le dernier plan nous la montre dans la position du lotus au sein d'un groupe rassemblant les personnages du film, dans une attitude de méditation orientale. Cette fable a la légèreté du premier film de Kita Bauchet, un ton entre le Godard de Bande à part et l'Akerman de J'ai faim, j'ai froid. Bref, un must. On attend la suite des aventures de Violette (incarnée avec tellement de justesse par Raphaëlle Bruneau) avec plus d'impatience que celles d'Ally Mc Beal.

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