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Yaar de Simon Coulibaly Gillard

Publié le 01/11/2015 par Serge Meurant / Catégorie: Critique
Yaar de Simon Coulibaly Gillard

Le film s’ouvre sur une recommandation énigmatique : « Considère le monde comme un mystère absolu et ce que font les gens comme une folie sans borne. » Il est, par ailleurs, muet. Cela laisse au spectateur la liberté d’en interpréter les images, d’en éprouver la beauté. Des hommes creusent un tunnel, à travers les graviers. Seuls leurs gestes, le mouvement des pelles, sont visibles, éclairés par une simple lampe de poche. Que cherchent-ils ainsi au centre de la terre : une civilisation perdue ? L’obscurité donne à la scène qui, au premier regard, pourrait annoncer un film ethnologique un aspect onirique qui caractérise l’ensemble du court métrage. À la nuit de la mine, succède la clarté du jour et les travaux des femmes qui broient des couleurs dans un bol, qui ensemencent la colline, leurs enfants sur le dos. Ils nous semblent procéder d’une alchimie liée à la fertilité, réservée aux femmes. Et soudain, on allume des feux dont les flammes hautes relient le haut et le bas, l’ombre et la lumière. Simon Gillard, s’il ne nous livre aucune clé de son film, nous entraîne avec lui dans une rêverie bachelardienne de la terre et du feu.

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