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4ème Festival du court métrage de Bruxelles Oh, ce court !

Publié le 01/06/2001 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Événement

Organisée par l'asbl, Un soir...un grain, la quatrième édition du festival du court métrage qui s'est tenue au cinéma Vendôme a déroulé ses fastes durant cinq soirées (du 2 au 6 mai) dans une atmosphère conviviale et passionnée.
Le Grand Prix a été attribué à Tous à table d'Ursula Meier, un film qui a été le coup de coeur de notre numéro de mars. Le Prix d'interprétation féminine a été attribué à Anne Coesens pour sa prestation dans Chambre froide d'Olivier Masset-Depasse et le prix d'interprétation masculine à Serge Larivière pour sa prestation dans Mireille et Lucien, dont nous avons raconté le tournage et dont nous rendons compte du film dans ce numéro.
Enfin, le film surprise Deux ramoneurs et une cantatrice de Michel Caulea (voir Gros plan dans ce numéro et critique dans Cinergie n°80 de janvier-février 1992 et dont nous avions dit:"Deux ramoneurs chez une cantatrice place d'emblée Michel Caulea dans la liste des auteurs importants des prochaines années (avec Cleven, Van Dormael, Smolders, Knauff et quelques autres). Se définissant comme "fiction burlesque", d'une longueur de 15 minutes, ce film nous plonge dans un univers que l'on n'avait plus vu depuis longtemps et qui était déjà largement annoncé (mais avec moins de bonheur) dans Méfiez-vous des corbeaux. (...)), a été le film surprise d'un festival haut en couleurs. Nous en sommes ravis.

 

Les ébats d'un débat


 

Le jeudi 3 mai à 15 heures dans la Salle du Conseil communal d'Ixelles, avait lieu un débat sur la diffusion du court-métrage, sujet sensible s'il en est. Sous la présidence de Sylvie Foucart, divers intervenants ont refait pour la centième fois le point sur la question : pourquoi dispose-t-on de si peu de moyens pour diffuser auprès du public des films qui représentent l'avenir de notre cinéma et reçoivent de nombreux prix dans les festivals étrangers ? Les cyniques diront que nul n'est prophète en son pays.
Les autres, dont nous sommes, se demanderont pourquoi la RTBF, chaîne de service public, rappellons-le une fois encore au risque d'enfoncer le clou, ne diffuse pas de courts de fiction (alors que les courts métrages documentaires le sont dans l'émission Carré Noir, sur la Deux). Daniel Josse, président de la commission parlementaire de l'Audiovisuel qui s'est récemment réunie au parlement de notre communauté, a fait remarquer que la culture ne semblait pas une priorité pour les dirigeants de la RTBF, dont quelques-uns manifestent, d'après lui, un mépris de la culture tout à fait inquiétant dans la bouche de responsables d'une chaîne (où semble-t-il les Berlusconi poussent comme les nains de jardins - enfonçons davantage le clou de leur cercueil de service public) et que la Deux (réservée à la culture d'après Monsieur Druitte) était une chaîne invisible (faisant 2% d'audience d'après le sondage publié par nos confrères de La Libre Belgique). Heureusement, une bonne nouvelle, Télécinéma, l'émission hebdomadaire de la Une, diffusera dans chacune de ses émissions, un court-métrage, cet été.


Arnaud Demuynck (Pro Spere) suggéra, quant à lui, que la RTBF paie 300.000 francs pour chaque passage d'un court métrage sur l'antenne de ladite chaîne. La proposition nous semble raisonnable au regard des sommes allouées par les chaînes françaises, et elle aurait l'avantage de faire travailler scénaristes, réalisateurs et producteurs pour autre chose qu'une reconnaissance symbolique (les uns et les autres travaillant au noir, étant au chômage, chauffeurs de taxi la nuit ou hommes/femmes de ménage le jour).
Thierry Zamparutti bénéficia de toute l'attention de Sylvie Foucart lorsqu'il expliqua sa démarche de défense et de diffusion du court métrage. D'abord avec Court toujours sous forme de cassettes et de revues. Ensuite en programmant systématiquement, en Wallonie, un court avant le long métrage que le réseau scolaire utilise sous forme thématique pour illustrer les cours de français ou de morale. Enfin en programmant des courts métrages au Caméo, une salle qu'il vient de rouvrir à Ciney.


Une Agence du court métrage calquée de l'exemple français fait saliver tout le monde depuis que Cinergie existe. C'est dire si le fantasme, pour être daté, n'en agit pas moins avec force. Rappelons que nous avons publié un dossier fort complet dans Cinergie magazine imprimé n°86 de décembre 1992, incluant notamment un entretien de votre serviteur avec François Ode, qui dirigeait à Paris une Agence du court métrage en pleine expansion. Agence qui ne se contente pas de diffuser des courts aux quatre coins de la France mais publie aussi Bref, un trimestriel de grande qualité (dans le n°47, on y parle longuement de Walking on the Wild Side). Pour nos internautes : http://www.agencecm.com


Rappelons enfin que Jack Lang a confié à Alain Bergala le soin de mettre au point des cours de cinéma qui seraient dispensés par le ministère de l'Education nationale. Avec visions pour les étudiants de films en salles dans les villes et en DVD dans les campagnes. Tant qu'à s'inspirer du modèle français, pourquoi ne pas continuer ?