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Luxuria de Manuel Gomez

Publié le 01/10/1996 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Tournage

Le péché capiteux

Peintre, sculpteur, réalisateur d'une dizaine de courts métrages en super-8 et d'une dizaine de films en vidéo, en 16mm et en 35mm, Manuel Gomez est un boulimique de la création visuelle.

Un tableau de Jerôme Bosch, Les sept péchés capitaux, lui a inspiré l'idée de sept courtes histoires vécues par un architecte baptisé Peccato qui accomplit avec une bonne volonté confondante une sorte de parcours du combattant du pécheur (la colère, l'orgueil, la luxure, la paresse, la gourmandise, l'avarice, l'envie).
Les sept courts métrages mélangeront animation et prises de vues réelles.

Luxuria de Manuel Gomez

Natif du Hainaut, Manuel Gomez a trouvé dans la région, à Aubechies, près de Belœil, un site étonnant et spectaculaire, l'Archéosite, village pré-historique reconstitué.

C'est là que, pour tourner Luxuria (la luxure), il a installé une équipe technique, des comédiens et une caméra 35mm à l'intérieur d'une hutte, décor idéal pour évoquer l'antre de sorcières maléfiques du XVème siècle. La parfaite adéquation du décor au propos du réalisateur a d'ailleurs incité celui-ci a tourner des séquences d' Accidia et d' Avaricia (film dans lequel Boris Lehman interprète le rôle de l'avare).

La déco a fait fort, grâce au Musée d'Histoire naturelle de Tournai : nous sommes entourés d'alambics, de bocaux contenant fœtus en latex de tailles diverses et serpents baignant dans leur venin, ainsi que d'araignées et d'autres bestioles que nous nous refusons à évoquer plus longuement. Deux chauves-souris clouées aux portes contemplent le ballet de quatre sorcières édentées qui, d'un grimoire grivois, voient sortir Peccato (interprété par Jacques de Bock) et violent le malheureux sous l'œil attentif du réalisateur. Perfectionniste, celui-ci fait recommencer plusieurs fois la prise afin qu'elle soit la plus vraisemblable possible. Dehors, une pluie diluvienne s'abat sur ce sabbat endiablé.

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