Il vous est peut-être déjà venue l’envie furieuse de faire un film avec des « si », d'imaginer les bousculements du monde, de prendre votre revanche sur le réel, de raconter des existences que l’histoire a du mal à écrire.
Et si l’œuf était venu avant la poule ? Et si Jésus était une femme noire ? Et si, à l'autre bout de la planète, se trouvaient les vies que vous n’avez pas vécues ?
Si j’étais cinéaste, je donnerais l’illusion de la pleine lune dans les rues d’été, j’attraperais le chapeau de Chaplin, je volerais la perruque de Donald Trump pour distribuer des cheveux à celles et ceux qui en veulent. Dans un autre registre, je délesterais le monde de ses fardeaux, je ferais boire du café froid aux gens heureux, je me baladerais avec un éléphant à la main avec l’envie indéfectible de voler avec lui, attachée à des ballons sauvages. Des images comme construction politique et fabriques d’histoires. Et vous, si vous étiez cinéaste ?
Dans une rue animée de Bruxelles, nous avons rencontré Yaël André, une glaneuse qui expérimente et recherche, une aventurière farouche de l’image en rupture avec la
linéarité des choses, une cinéaste qui subvertit l’ordre des représentations. Yaël André, c’est tout ça, mais c’est aussi tout le reste, la recherche d’un être perdu, les projections du deuil, l’injustice, la création d’utopies.
Ensemble, nous avons déplié son musée imaginaire et les invisibles histoires.
