Translucide de Lucien Lepoutre

Murmures de quelques mots d'un homme de dos face à un vitrail coloré représentant des fleurs et des insectes. Derrière, l'orage tonne, la pluie se fait entendre. Les propos ressemblent à des morceaux de télégramme verbal et paraissent raconter un souvenir qui semble mettre à l'aise cet inconnu qui ferme les yeux en soupirant. Soudain, des clochettes nous transportent ailleurs, où l'ombre d'un autre homme nettoie une vitre embuée de savon. On découvre un jeune homme au visage de punk. Des coups en travers de celui-ci nous laissent imaginer la violence dans sa vie. Son chien, un berger allemand, amical comme on en croise sur certains trottoirs partiellement occupés par des sans domicile fixe, tourne autour de lui, lui donne quelques coups de langue, avant de s'éloigner et disparaître. Sans s'affoler, néanmoins en mode « chacun cherche son chien », son propriétaire entre dans le bâtiment et côtoie ses occupants. Une relation étrange s'engage dans ce petit monde où le trauma des uns et des autres les dirige avec des gestes et des actes dont les tensions sont perceptibles. On comprend petit à petit ce qui se trame dans cet hôpital psychiatrique. Les apparences deviennent trompeuses. Chaque chose semble délicate à interpréter et l'ensemble nous interpelle psychiquement. Le laveur de vitres se rebelle, s'acharne sur la quête de son chien dont on entend au loin l'aboiement. Cela tournoie dans sa tête comme on virevolte en dansant.