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Un monde pour Tom de Jean-Luc Slock

Publié le 01/04/2003 / Catégorie: Critique

A quoi peut bien servir le sifflet du policier ?

Binche, Stavelot, Alost, Gand, Huy... Le Carnaval battait son plein aux quatre coins du pays. Sauf à Bruxelles où, lisais-je ce matin, la tradition devait s'être perdue entre les deux guerres. Mais c'est alors que, dans la nuit, Anima 2003, le festival des petits et des grands, remplissait l'auditorium 44, où Jean-Luc Slock déclenchait une pétaradante farandole de circonstance sur un air de folie brésilienne. Pourtant, au départ...

Un monde pour Tom de Jean-Luc Slock

Le couloir est un peu sombre, et désert. Avant de s'y aventurer, Tom y passe une tête rosie, timide, hérissée de drôles de ressorts épars, distendus, de ceux qui - comprenez-moi bien - donnent envie de tirer dessus. Chtong : j'en connais qui font de la musique rien qu'avec ça... Du sifflet à la main, le petit Tom ne sait peut-être pas encore se servir, mais bientôt des portes s'ouvrent, sur autant de mondes étranges, occupés par autant d'autres créatures de carton pâte, autres espèces du même genre, les unes rondes comme des billes, frappant les grosses caisses en cadence, les autres jouant de l'archet le long de barbes raides, qui baissant sur le petit Tom un regard en forme de point d'interrogation... Il est dit que chaque groupe a son langage, mais quand se rejoignent percussions et cliquetis, c'est parti pour une samba délirante, une pétaradante parade, l'envie d'un lancer de confettis. Vive la Zinneke, se dit-on alors, pour rester dans l'esprit. En refaisant Un monde pour Tom, le jury de Cinergie, unanime, se demandait seulement - comme beaucoup de gens, d'ailleurs - pourquoi la flicaille était intervenue, pourquoi les bidibulles de toutes sortes avaient regagné si vite leurs cellules, ce que voulait faire croire la force de l'ordre par son clin d'oeil complice avant de refermer la porte...

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