Beautiful Men de Nicolas Keppens

Délaissant les adolescents d’Easter Eggs, Nicolas Keppens nous emmène cette fois à la rencontre de trois frères d’âge mûr. Steven, Koen et Bart, tous atteints de calvitie, se rendent à Istanbul pour bénéficier d’implants capillaires. Mais dans cet hôtel qu’ils partagent bon gré mal gré, il devient rapidement évident qu’ils sont peut-être venus chercher bien plus qu’une nouvelle coupe.

Dans les ambiances feutrées d’une stop motion douce mais d’une extrême finesse, la relation entre les frères évolue au gré de quiproquos cocasses et de petites péripéties du quotidien. Jusqu’à ce que l’onirisme s’invite dans la réalité pour en supprimer les frontières et rassembler les espaces, créant des univers où les vérités se révèlent. Des atmosphères superbement travaillées, servies par des décors et des marionnettes d’une humanité impressionnante. Une poésie d’hommes en plein questionnement, sensibles et complexes comme on aime en voir de plus en plus à l’écran.

Un film qui doit beaucoup non seulement à ses équipes d’animation belgo-franco-néerlandaise, mais aussi à son univers sonore et musical signé Nicolas Snyder, qui nous emporte.

Une histoire de famille simple et anodine qui devient, grâce au talent de raconteur de son cinéaste, un moment de plaisir cinématographique universel.