Diorama de Marine Pascal

Sans lumière du jour ni indice temporel, les deux personnages que l’on découvre sont tout aussi perdus que le spectateur. Pour autant, Jessy et Jaiden (plus vrais que nature) savent pourquoi ils sont là. Ils sont les deux finalistes du jeu de télé-réalité Diorama, avec à la clé, la réalisation de leur vœu le plus cher. S’ils parviennent à tenir dans cet environnement faussement tranquille et idyllique. Une création plus vraie que nature de cette cinéaste qui en maîtrise parfaitement les codes, étant elle-même - de ses propres mots - grande consommatrice du genre. On rit, on grince des dents, mais la pulsion regardante reste la plus forte. Un besoin assouvi par ce trou de la serrure que sont les caméras de surveillance, captant chacun des faits et gestes des deux protagonistes.

Rythmé par tintements du tube qui sert de lien avec l’extérieur, le film glisse petit à petit de la comédie vers l’horreur, alors que le contexte change et que les tensions se cristallisent entre Jessy et Jaiden. L’occasion pour Marine Pascal de questionner les pulsions qui gouvernent l’humain, tout en proposant une lecture intéressante sur l’enfermement. Un court-métrage qui doit énormément à ses décors simples mais précis.

Comme tout premier film, Diorama comporte son lot d’approximations. Mais la cohérence de l’ensemble, les nombreux clins d'œil et le jeu mordant du duo portent cette œuvre de genre rafraîchissante et définitivement drôle. Une réussite pour Marine Pascal, à qui on souhaite toute la bonne fortune que méritent son talent et son audace.