L'enfance de l'art
À côté des divagations humoristiques et érotiques de Deep Space, le prix du jury Cinergie cette année à Anima, il y avait les hallucinations poétiques et hypnotiques d'Eclipse, un petit film d'un peu plus de 5 minutes proposé par Jacky de Groen, étudiant au KASK. Construit sur un principe narratif simple mais riche de ses potentialités, Eclipse semble travailler les techniques d'animations de la peinture sur verre, où les couleurs sont souvent chaudes et un peu brouillonnes d'être effacées, puis recouvertes avant chaque prise de vue. Le dessin, lui, se construit entre peinture maori et gravure expressionniste, traits épais, touches jetées, où la forme se crée non pas à partir de ses pleins mais depuis ses vides. Et de ce dessin presque primitif, surgit une danse envoûtante, hypnotique, qui joue d'apparitions et de disparitions, et vient ré enchanter l'image par ce qu'elle nous raconte, grâce à ses jeux, sa naissance.