Wim Willaert, Alex Vizorek, Alice Dutoit alias Alice on the Roof, il y a du beau monde dans la joyeuse compagnie réunie par Jan Bucquoy. Un trio à la belgitude bien trempée pour mettre en images et en répliques cinglantes ce sixième volet autobiographique du cinéaste, que l’on sent mûri mais toujours mordant. Nous accueillant avec le sourire, Wim Willaert, le doyen du groupe et peut-être le plus caméléon des acteurs belges l’affirme, “nous sommes contents d’en être arrivés là, malgré la pandémie, malgré tout”. Une réussite également grâce à l’énergie atypique et parfois déroutante du réalisateur, aux méthodes de tournage bien particulières.
Rencontre avec le casting de La DernièreTentation des Belges
“Lorsque Jan m’a contactée” raconte Alice, dont c’est la première expérience face-caméra, “j’étais d’abord très flattée mais pour être honnête, je ne le connaissais pas. Et quand on recherche Jan Bucquoy sur le net, on tombe d’abord sur La vie sexuelle de Tintin, le Musée du slip… J’ai eu quelques doutes, mais à la réception du scénario, ce fut le coup de cœur et j’ai eu envie de me lancer dans l’aventure. Et si je suis arrivée au bout de ce tournage atypique, c’est grâce à Wim, avec qui j’ai tourné quasiment toutes mes scènes. Son talent et sa capacité d’être, sans réfléchir, sont impressionnants. Cet acteur pourrait jouer face à un mur, à la fin de la scène le mur serait en pleurs. Il m’a suffit d’être ce mur et de réagir à son jeu pour me laisser guider, c’était très agréable.”
“Ce qui est très intéressant avec Jan”, poursuit Wim, “c’est sa façon d’aborder le cinéma. Tu peux écrire tes réflexions et ta philosophie dans un livre, ou bien tu peux les vivre. C’est ce que fait Jan, et c’est ça que j’adore chez lui. Son œuvre, c’est sa vie. Sa vie, c’est son œuvre, les deux sont indissociables. Pour ce qui est du tournage, la rencontre a été très particulière avec Alice, aussi au vu de la relation père-fille qui allait animer le film et notre duo. Cette complicité s’est tout de suite ressentie. Et travailler avec Alex fut un plaisir, je n’ai jamais autant ri.”
“Wim est un acteur très généreux”, poursuit Alex Vizorek, “qu’on aille tourner un film ou qu’on aille boire des bières dans un café des Marolles, ç’aurait été la même ambiance. En bons Belges. D’ailleurs, pour Jan, c’est autour d’un américain-frites en terrasse que la collaboration s’est décidée. Ce côté belge est omniprésent dans le film, avec ce Flamand qui veut conquérir la Wallonie, cette diversité de paysages, de lieux et de personnages. Je pourrais complètement habiter dans ce film”.
À l’instar de ses deux compères, Wim Willaert a également été fasciné par la composition de cette Belgique façon Jan Bucquoy. “La Belgique, c’est la plus grande frontière du monde, selon un écrivain flamand. Et cet amalgame, on le retrouve dans le cinéma de Jan. Tourner avec ses copains et lui, c’était une plongée dans cette particularité unique. Il y a d’autres personnes dans le monde aussi surréalistes que Jan, mais lui il est belge, c’est certain.”
Brefs instants d’échange avec ce trio, avant d’enchaîner sur l’interview de ce réalisateur résolument belge, à découvrir en intégralité sur Cinergie.be.
