Constitué sur base d’une série de dessins filmés et d’images historiques en style Super 8, ce court-métrage de Clara Beaudoux et Adina Ionescu-Muscel relate la vie d’artiste secrète et inconnue jusqu’il y a peu d’Ariane Bergrichter (1937-1996).
Sur le fil d’Ariane
Publié le 16/11/2023 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
Cette top model belge est considérée à titre posthume comme une des plus grandes représentantes de l’Art Brut. Et c’est sa fille, qui n’est autre que la comédienne belge Manuela Servais, qui lui rend hommage.
Une belgitude incroyable émane des images et des textes qui reconstituent la vie et les dessins d’Ariane Bergrichter dans ce film d’une dizaine de minutes. Des lieux mythiques bruxellois comme La Clé d’Or et la place du Jeu de Balle, où elle réalisait son art dans l’anonymat le plus total, sont évoqués. C’est la vie de bistrots belges des années 80 et 90 qui est dépeinte dans son travail.
Mais pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, Ariane Bergrichter n’était pas si anonyme que ça durant son vivant. Si son art n’a jamais été dévoilé avant sa mort, elle était bien connue en tant que mannequin et plusieurs affiches d’elle ont tapissé les rues de Bruxelles.
C’est par le biais de Valérie Rousseau que le travail de cette artiste a été dévoilé à l’American Folk Art de New York en 2018. Elle est depuis lors considérée comme une représentante de l’Art Brut, comme évoqué par le théoricien de l’art Jean Dubuffet (1904-1985) en son temps.
Les nombreuses scènes de vie bruxelloise dépeinte par ses dessins et collages font écho à une forme de Street Art qui dévoile les habitudes de vie des Bruxellois de la fin du dernier siècle. Assemblées avec du papier collant, réalisées au bic, enrichies de phylactères, les créations mises à l’honneur rendent un bel hommage à cette artiste qui va probablement intégrer le panthéon des artistes belges de la fin du 20e siècle.
