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Michel Jakar

Michel Jakar

Décédé le 23/01/2012

Métier : Réalisateur

Date de naissance 22/04/1943

Biographie

Michel Jakar nous a quitté le 23 janvier 2012

Galerie photos

Filmographie

La mère

La mère

Réalisateur(-trice)
fiction
1997
 
1974 O sidarta
(Philippe Druillet) CM 35mm - 12 min.
1974/79 L’Amante anglaise
(M. Duras) - Adaptation théâtrale - Vidéo - 90 min. 

Strip-Tease
(S. Mroszec) - Fiction TV - Vidéo - 60 min.

Vol au-dessus d’un nid de coucous
(D. Wasserman) - Adaptation Théâtrale - Vidéo - 100 min.

La noce chez les petits bourgeois
(B. Brecht) - Adaptation Théâtrale - 16 mm. - 90 min.

Le Temps des innocents
(S. Lenz) - Fiction TV - 16 mm. - 90 min.

1978 Bauduin des Mines
(O.P. Gilbert) - Fiction TV - 2×90 min. 

Dialogues d’exilés
(Bertold Brecht - Philippe Van Kessel) - Adaptation Théâtrale - 90 min.

1979 La Visite
(Victor Haïm) - Adaptation théâtrale - vidéo - 90 min.
1984 Maria Malibran
Documentaire Fiction - 16mm - 52 min. 

Images d’un Opéra
(Philippe Boesmans - Pierre Mertens - Daniel Mezguich) - Documentaire vidéo - 52 min.

1986 Opéra sans paroles - Variations Carmen
Vidéos Musicales
1987 Les Pupilles du tigre
(Paul Emond – Philippe Sireuil) - Adaptation théâtrale - 16mm - 90 min. 

Sollers/Sade/Mozart
(Philippe Sollers – Francine Landrain) - vidéo - 56 min.

Etrange Printemps
(Pierre Mertens) - Documentaire-fiction - 16mm - 75 min.

1988 Extases
(Philippe Boesmans) - vidéo-danse - 30 min.
1989 Koniec, genre théâtre
(Jacques Delcuvellerie) - Adaptation Théâtrale - 35mm - 120 min.
1990 J’aurais aimé vous voir danser, Madame Akarova
Documentaire  vidéo - 56 min.
1991 Composition en 18 tableaux sur le thème de la couture lyrique
Vidéo - 18 min.
1992 Silence du rouge
(Génicot) - vidéodanse radiophonique - 28 min.
1993 Fanget an !
(Les Maîtres Chanteurs - Wagner) - documentaire - 16mm - 48 min.
1994 Rien de réel
(Cie Mossoux-Bonté) - HD vidéodanse - 24 min.
1995 La chaleur du sang
(Philippe Boesmans - André Delvaux - Luc Bondy) - Documentaire  vidéo - 52 min. 

Le secret de la ligne claire
(Hergé) - CM documentaire - vidéo - 16 min.

1996 Moreau
(Marcel Moreau) - LM documentaire - 16 mm. - 80 min.
1997 Son Image Danse
(Akarova - Michèle Noiret) - Documentaire - Vidéo - 66 min.
1998 La Mère
(B. Brecht - Jacques Delcuvellerie) - Adaptation théâtrale - Vidéo - 136 min. 

Nous ne savons jamais ce que voient les yeux des femmes que nous regardons
7 portraits de femmes cinéastes : Marie André - Lut Vandekeybus - Yaël André - Loredana Bianconi - Marie-France Collard - Marta Bergman - Karen Vanderborght
16mm et vidéo - 7 x 30 min.

London Bridge is falling down, falling down
(Johan Muyle) - Documentaire - vidéo - 30 min.

1999 Madame Charles-Quint, vous avez oublié vos pistolets 
Portrait  (Maxime Benoit-Jeannin) - vidéo - 26 min. 

Charbon
CM - vidéo - 9 min.

2000 Un voyage immobile
Portrait (Eva Visnyei)- Vidéo - 26 min.
2001 Ça me ferait plaisir !
Portrait (Nicolas Kozakis) - Vidéo - 26 min. 

Jonction III
Installation Vidéodanse (Cie Mossoux-Bonté) 3 x DVD - 50 min.

Off in Venezia
Documentaire vidéo - 52 min.

Irreligia
Documentaire  vidéo - 26 min.

2002 InJonction III
CM vidéodanse  (Cie Mossoux-Bonté) - 15 min.
2003 Va Pensiero
(Enzo Pezella) - Vidéodanse - 42 min. 

Demain il fera jour
Vidéodanse - 52 min.

2004 Olympia
(Vera Mantero) - Vidéodanse - 15 min. 

Boiling Point
(Isabella Soupart) - Vidéodanse - 50 min.

Ouverture I
(Bob Verschueren) - CM - Vidéo - 7 min.

2005 Générations - fragments d’une installation
(Cie Mossoux-Bonté)   vidéodanse - 28 min. 

TNBC(F)WB
Documentaire - Vidéo - 52 min.

2006 Les bains à Ostende
Documentaire - Vidéo - 30 min. 

Holeulone
(Karine Pontiès) - Vidéodanse - 55 min.

Trans Danse Europe
(2003 – 2006) - Vidéodanse - 60 min.

2007 Métamorphose
Documentaire – HDV – 75’ 

Partita-s
(Erika Zueneli) – vidéodanse – 57’

Légers dérangements du réel
Vidéodanse – HDV - 53’

Rustin
3 portraits – HDV - unlimited
La toile vierge – HDV - unlimited
L’atelier – HDV – 10’

Le déclic...

Michel Jakar

Les images et les sons de mon enfance

C'est par un refus total et violent que je suis arrivé au cinéma. En disant non, à l'âge de vingt-quatre ans, à une forme d'existence, de société, à un pays, à une famille, j'ai dit oui au cinéma. Il a fallu que je passe par cet état limite de crise et de révolte contre l'immobilisme pour pouvoir me nomadiser et aborder le cinéma. Et dans ce temps où je prenais la fuite et où je m'exilais pour mieux me retrouver ailleurs - et si possible dans un terrain encore vague - je m'appuyais inconsciemment sur des images et des sons de mon enfance, pour mieux rebondir. Je suis né dans un village de montagne en Suisse, où l'on fabriquait, dans les années 50-60, les célèbres caméras Paillard Bolex. Mon père y travaillait après avoir construit des radios et des grammophones. Il fut aussi, avant ma naissance, projectionniste de films muets et parlants. Il y eut donc très vite la présence de cette industrie à fabriquer du rêve et les récits de mon père, homme orchestre à bord de sa cabine de projection. Je fus ainsi nourri entre image et son, sous influence. Je me souviens d'avoir, à l'âge de seize ans, dépensé mes économies dans l'achat d'un écran de projection parce que c'était moins cher qu'une caméra et qu'il fallait bien que je commence par un bout de la chaîne ! J'avais choisi la fin, comme pour conjurer le sort. Je devais avoir pensé qu'il était important de me procurer cet écran pour pouvoir y projeter immédiatement mes rêves, en attendant. Je suis resté dix ans avec cet écran avant de réaliser mon premier film ! Et je ne l'ai pas projeté sur ce bout de toile qui est demeuré mystérieux et symbolise encore pour moi le rapport intime et secret que j'entretenais avec les projections de mon enfance. Deux fois par an, "sponsorisées" par une grande marque de chocolat, ces projections de documentaires fêtaient la nature en couleur tandis que les fictions de Laurel et Hardy et de Tarzan, qui avaient ma préférence, restaient noires et blanches et avaient la couleur de mes rêves de cinéma. J'ai toujours aimé ce qui pouvait se déplacer facilement, s'emporter avec soi au moindre désir, à la moindre alerte ! Ainsi du chevalet de peintre qui m'accompagnait en travers de mon sac à dos dans mes marches solitaires, et que je plantais dans le paysage pour mieux le cadrer, pour me l'approprier. Mon désir de cinéma passe par ces objets mécaniques, par cet écran et ce trépied, par la possibilité et l'envie que j'avais de trouver ma bonne distance vis-à-vis de l'un et de l'autre. Deux ans après l'achat de l'écran, je me trouvai provisoirement ouvrier, dans l'industrie du verre d'une ville allemande. On me colla dans les mains un énorme tube cathodique en me donnant pour tâche d'examiner attentivement, par transparence, le verre de ces écrans destinés à la télévision. Il s'agissait d'y détecter la moindre anomalie, la plus petite bulle d'air ! Si tel était le cas, je devais briser l'écran en le jetant violemment au sol. J'y détectai bien sûr beaucoup de défauts, et ce fut certainement le début d'une autre histoire. Mais mon désir de cinéma resta intact.

Michel Jakar