Présenté en avant-première au festival d’Annecy, où il est sélectionné dans la prestigieuse compétition officielle, Les Inséparables est la dernière production nWave Pictures. Un film, le dixième du studio bruxellois, qui résonne comme une ode à l’imagination et à l’audace. Deux valeurs chères à cette entreprise qui fêtera ses trente ans en 2024, avec de beaux jours devant elle.
Les Inséparables de Jérémie Degruson
Publié le 19/12/2023 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Direction New York, pour cette fable picaresque qui nous emmène dans les aventures de Don, marionnette dotée de vie et en mal d’aventures. À ses côtés, un DJ en peluche, mi-chien mi-rappeur, DJ Doggy Dog. Un duo atypique pour une quête qui l’est tout autant : Don souhaite plus que tout se départir de son rôle de bouffon et devenir le vrai héros qu’il aurait toujours dû être, Don Quichotte de la Manche. Mais n’est pas héros qui veut, et la fragilité de la marionnette sera mise à rude épreuve.
Le long métrage de Jérémie Degruson, à qui l’on devait déjà les deux Bigfoot, ainsi que Le Manoir Hanté, produits par nWave également, revêt deux visages. Se jouant d’une 3D ultra-réaliste dont le studio maîtrise désormais toutes les ficelles, le cinéaste déploie dans Les Inséparables un éventail de nouvelles techniques mêlant 2D et 3D, pour des séquences épiques qui raviront les amatrices et amateurs de gestes chevaleresques. L’imagination de Don - et de ses créateurs - transforme les moulins en dragons, les cabots en lions féroces et les égouts en entrailles de cétacés dantesques. Des envolées animées et tumultueuses qui font du film bien plus qu’une simple buddy comedy en nous procurant de vrais moments d’extase. Du traitement de l’eau et des vagues jusqu’aux acrobaties virevoltantes de Don Quichotte, tout est millimétré et fluide, preuve de la maîtrise unique d’un studio qui n’a cessé de grandir et se déploie maintenant tout autour du Benelux.
Une belle gourmandise visuelle qui se marie parfaitement avec un récit rythmé par l’humour. Tantôt s’amusant du décalage entre un Don lunatique et un DJ Doggy Dog transformé en Sancho Panza pragmatique et peureux, tantôt tirant sur la corde émotionnelle des rêves qui déplacent des montagnes. Du coeur, de l’aventure et de l’humour : trois aspects qui sont le fondement des films nWave de ces dernières années, et qui guident le choix des projets pour l’avenir, nous rappelait Matthieu Zeller, CEO de nWave, interrogé sur ce qui avait motivé la production des Inséparables.
Et de coeur, le film en est rempli. Dans la bienveillance et l’ouverture, dans la joie et la bonne humeur, Les Inséparables nous raconte une histoire à taille humaine, une ode aux rêveuses et aux rêveurs de tous âges. Un film qui trouvera sans aucun doute son public dans notre plat pays, avant de partir - comme ses prédécesseurs - à la conquête des marchés internationaux et des plateformes les plus prestigieuses. Car l’expertise nWave s’exporte et n’est plus à prouver, après des succès déjà planétaires. C’est tout ce qu’on souhaite à ces Inséparables, à découvrir dans les salles belges en fin d’année 2023.
