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1MTH/1MIN de Ethann Néon

Publié le 19/07/2022 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

Dans la longue lignée des courts et longs-métrages tournant autour du confinement et réalisés durant celui-ci, 1MTH/1MIN se démarque par son dispositif, d'une inventivité apparemment simple mais qui résulte d'un travail systématique de longue haleine.

1MTH/1MIN de Ethann Néon

Derrière ces quelques minutes qui résument en fait trois mois, du 21 mars au 21 juin 2020, il y a Ethann Néon, jeune réalisateur qui aime se jouer des images pour créer du mouvement, des ondes pour créer des films. Avec 1MTH/MIN, découvert à Annecy, le vidéaste nous livre un condensé de ce qu'a été le quotidien de Bruxelles pendant trois mois de confinement forcé. Une situation que nous avons tous vécue à notre manière, et à laquelle nous pouvons aisément nous rattacher. De sa fenêtre immobile et immuable, Ethann Néon capture le rythme d'une ville faussement en sommeil, dans laquelle évolue quelques électrons libres, ainsi que les travailleurs d'habitude invisibles. Un pigeon par-ci, un promeneur par là, et l'on se retrouve pris dans le jeu des images fixes devenues mouvantes. Et alors que le temps défile, le cinéaste installe le dérèglement, l'impatience et la fébrilité dans son film, comme elle a pu s'installer chez tout un chacun durant cette période de stress. Une atmosphère qui trouve sa parfaite réponse dans l'introduction du Sacre du Printemps de Stravinsky, habilement utilisée comme bande-son de ce film. Un travail sublimé par l'aide d'un mixage de talent signé Frédéric Furnelle, insufflant à Bruxelles cette frénésie sonore qu'on lui connaît, et qui s'est poursuivie malgré tout durant cette période difficile.

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