Le festival Graines de cinéastes, qui se déroule du 7 au 16 mai, à la fois sur place et en ligne, diffuse le court-métrage d’animation Amours libres d’Emily Worms. Cette jeune réalisatrice signe ici son premier film. Un film déjà empreint de succès, avec une sélection au festival Courts mais Trash, ainsi qu’au festival Young Filmmakers. Elle a également reçu le prix du meilleur court-métrage de la Fédération Wallonie-Bruxelles lors du festival Anima. Dans ce court-métrage, elle nous invite à une conversation sur le polyamour.
Amours libres d’Emily Worms
C’est à une réelle conversation imagée à laquelle on assiste. Les couleurs sont vives, joyeuses, lumineuses, elles sautent aux yeux. Tout est très moderne, les dessins sont minimalistes, mettant en scène ce qui est nécessaire, sans se perdre dans les détails. Ils nous offrent des scènes différentes, passant de l’une à l’autre tout en douceur, dans une poésie enivrante. Puis, une référence à Sailor Moon s’intègre dans cette dernière. À cette animation fluide, à ces dessins tous empreints de beauté, la conversation se mêle. Deux hommes nous parlent du polyamour, on y assiste comme un spectateur. On aimerait intervenir pourtant, leur poser plus de questions sur leur vécu, sur leurs expériences, sur leurs idées. On aimerait pouvoir continuer cette conversation des heures durant. Les voix qu’on entend nous caressent l’oreille. On assiste presque à un podcast, l’animation en plus. Comme une petite œuvre multimédia qui introduirait un long-métrage à venir. La fin arrive trop tôt, on a envie d’y revenir, on en redemande. Pendant quelques minutes seulement, on a le droit de plonger dans ce sujet si vaste qu’est celui de la manière de vivre son ou ses amours.
La question de l’hétéronormativité prend place. Comment vivre ses amours, sa sexualité, quand ce que l’on vit ne correspond pas à ce qu’on ne cesse de nous montrer ?
Un début de réflexion nous est proposé, Amours libres se trouvant là comme une introduction.
Un film coup de cœur, qui nous fait entendre ce que d’autres ont à dire et à partager. À nous d’écouter.