Tranches de passé qui ressurgissent par l’animation, ces Artifacts de Brecht De Cock racontent la perte soudaine de l’être aimé, et le vide laissé par cette disparition. Un sujet où la 3D permet de reconstruire au moins partiellement ces moments et ces objets du quotidien, évocateurs de souvenirs.
Artifacts of you, artifacts of me de Brecht De Cock
Publié le 06/04/2023 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Suite au décès inopiné de son père, le réalisateur passe l’été dans la maison de son enfance, à la recherche de miettes de mémoire çà et là disséminées dans cette bâtisse. Dans cette exploration ou plutôt reconstruction, Brecht De Cock manie les procédés d’animation, de prise de vues réelles et d’imagerie en 3D pour installer une atmosphère lourde de sens, où chaque objet se crée et se délite à la fois. Images fugaces d’un monde qui s’étiole déjà, d’une paire de chaussures, d’un vêtement traînant sur le sol. Alors qu’il tente de figer ces instants, ceux-ci se décomposent et se déshumanisent petit à petit. À l’image de cet ambulancier au chevet de son père, souvenir pourtant gravé dans la peau du fils désemparé. Tout s’efface petit à petit pour ne laisser place qu’à des instants circonscrits, ramenés jusqu’au concept au travers de l’animation. Là, un carré de mer ondulant ; ici, une main tendue et un visage.
À mi-chemin entre film et expérience audiovisuelle d’art contemporain, Artifacts of you, artifacts of me bénéficie grandement d’une ambiance sonore signée Vince De Leenheer, accompagnée par la composition envoûtante d’Ismaël IKEN. L’ensemble, créant un amalgame de souvenirs qui, lui, sera impérissable.
