Du strass et des galettes
Il y a quatre ans de cela, émigré de mon Nord/Pas-de-Calais natal, je déposais mon bagage plein d'aspirations et de casseroles à Rennes, porte de la Bretagne, ville étudiante et Mecque de la galette saucisse. Je découvrais ainsi pêle-mêle, la ville, Alan Stivell, les fest-noz (singulières festivités cabalistiques durant lesquelles on tourne en cercle des heures durant en se tenant par le petit doigt), la rue de la soif, ses punks à chiens et le festival Travelling. Je m'engageais alors comme bénévole régie, chouette souvenir pour l'édition Jérusalem, lors de laquelle, en plus de m'être initié à l'heureux concept nutritionniste du régime café/clope, j'avais surtout découvert, au fil des séances et des rencontres, un cinéma dont je ne connaissais quasiment rien. Fenêtres ouvertes sur une partie du monde, quantité de films comme autant de points de vue sur deux cultures, leurs singularités, les tensions et les liens qui les unissent. Conquis, je renouvelais l'expérience l'année suivante, et découvrais Istanbul, son Bosphore, Nuri Bilge Ceylan, Fatih Akin ou encore Pelin Esmer. Nouvelles rencontres, nouveau voyage en terres inconnues à travers le grand écran, Travelling portait décidément bien son nom. Exilé depuis en Belgique, c'est donc fort enjoué que je retournais en terre bretonne pour cette nouvelle édition.